Algérie

Tramway d'Alger



Tramway d'Alger
La grève des travailleurs du tramway d'Alger risque de durer encore longtemps. Six jours après son déclenchement, rien ne se profile à l'horizon comme solution pour mettre fin à cette situation qui pénalise des milliers d'usagers du tram. Hier encore, le bras de fer a pris une nouvelle tournure entre la direction de la Société d'exploitation des tramways (Setram) et les grévistes. Les deux parties s'accusent mutuellement. Si les travailleurs dénoncent "les faux-fuyants, les mensonges et les intimidations de la direction", les responsables de la Setram, dénoncent, quant à eux, "un arrêt de travail illégal et une prise d'otages des travailleurs par d'autres avec des menaces". Au siège de l'unité d'exploitation à Bordj El-Kifan, les grévistes occupent toujours le siège. Sans vis-à-vis à même de s'engager au nom de la société, en l'absence du P-DG qui serait toujours en vacance en Jordanie, la situation se corse. Dans un communiqué rendu public, avant-hier soir, par la Setram, des accusations aussi graves qu'étonnantes ont été proférées à l'encontre des travailleurs grévistes. Accusés, entre autres, d'êtres animés "de mauvaise foi" pour "masquer leur incompétence et indiscipline", d'être animés de "desseins sournois", qui se "résument à vouloir faire croire au collectif, victime de leurs machinations, qu'ils peuvent accéder au statut de décideurs au sein de l'entreprise", la direction engage ainsi le conflit sur un autre terrain loin de la réglementation qui régit le monde du travail. Les travailleurs rencontrés se disent "étonnés" par la réaction de la direction. Ils s'interrogent sur les desseins des responsables, lesquels, estiment-ils, "n'ont aucune prérogative pour régler les problèmes en l'absence du P-DG, mais ont toute la liberté pour dénigrer et diffamer 800 travailleurs". Ils informent que l'inspection du Travail a dépêché, hier, une délégation pour tenter de trouver une solution à la crise, "mais sans grands résultats". "Ils sont venus plutôt prendre la défense de la direction", dénonce un jeune délégué des travailleurs, qui a informé que les travailleurs ont conditionné toute ouverture de négociations en la réintégration des travailleurs licenciés et l'arrêt "immédiat des intimidations à l'encontre des grévistes". Notre interlocuteur s'est demandé sur les raisons qui poussent "des institutions de l'Etat à défendre uniquement la direction". Allusion faite au ministre de tutelle qui a qualifié le mouvement "d'action illégale" et de à l'inspection du Travail, laquelle, selon les grévistes, "a fait preuve de parti pris flagrant au profit de la direction". Notre interlocuteur a rappelé que "les tentatives de la direction" pour "briser leur action se multiplient". Il a précisé que la venue des conducteurs de rames d'Oran et de Constantine "en est la preuve de l'entêtement de la direction à maintenir le statu quo". D'autres grévistes ont souligné que la direction a rendu publique "une liste de plusieurs dizaines de travailleurs à licencier". Une réaction qu'ils qualifient "de menaces et d'intimidations", dont le but est de "gagner encore plus de temps dans l'espoir de voir le mouvement s'essouffler".Mohamed Mouloudj


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