Algérie

Traité d?amitié avec la France



« C?est prématuré », selon Rédha Malek L?Algérie a combattu et vaincu la France. Pourquoi alors demander à celle-ci de présenter des excuses envers le peuple algérien. Elle l?a fait d?une manière concrète en acceptant les négociations et en se retirant de notre pays. » C?est avec cette réponse que Rédha Malek a réagi, encore une fois, à la loi française du 23 février 2005, hier, au siège du journal El Moudjahid. Ceci tout en précisant que « nous ne sommes pas frustrés dès le moment où nous jouissons de notre indépendance et que le prix a été très fortement payé pour cela ». Invité de l?association Michaâl echahid (flambeau du martyr) pour donner une conférence sous le titre : « Impact médiatique et diplomatique des manifestations du 11 décembre 1960 », cette personnalité historique estime que « la France est souveraine d?édicter toutes les lois qu?elle veut, et si un jour elle veut s?excuser auprès du peuple algérien, c?est une bonne chose ». Il évoquera une citation prononcée en 1962 par le président de Gaulle en plein Conseil des ministres : « La France vient de remporter une victoire, une victoire sur elle-même. » Ne mâchant pas ses mots, Rédha Malek -qui fut le chef de la délégation du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (GPRA) aux accords d?Evian- estime que « les choses ne sont pas encore mûres et c?est même prématuré » de conclure le traité d?amitié entre Alger et Paris. Pour cet historique de la Révolution de novembre 1954, si la France veut ce traité il faudrait qu?elle s?impose de ne pas s?ingérer dans les affaires internes de l?Algérie. Insistant cependant sur « l?avenir » des relations entre les deux pays, Rédha Malek réclame « une coopération pratique basée sur du concret et loin des émotions ». Plus direct, il dira : « Il faut donner des visas aux Algériens qui veulent aller se soigner en France ou pour régler des affaires personnelles. » Il faut également, ajoutera-t-il, que les investisseurs viennent en Algérie avec des projets concrets et non avec des déclarations de bonnes intentions. Il n?hésitera pas à lancer crûment : « Qu?ils (Français) arrêtent de nous provoquer », en faisant le lien avec les manifestations des banlieues françaises. « Ces beurs, qui sont des citoyens français, n?ont pas perdu leurs racines et nous avons encore une responsabilité envers eux. » L?occasion pour le conférencier de considérer que le souvenir des manifestations du 11 décembre 1960 doit être revisité parce qu?il est un rempart contre toute atteinte à notre dignité. La preuve est qu?à cette date-là « le peuple algérien a répondu au président de Gaulle qu?il était derrière l?ALN-FLN, le GPRA et Ferhat Abbas ». De ce fait, ajoutera-t-il, « le combat mené de 1830 à 1962 constitue un élément de la personnalité algérienne et il faut le préserver coûte que coûte ». D?ailleurs, le 20 décembre 1960 et pour la première fois, l?Assemblée générale de l?ONU a dû adopter une résolution accordant au peuple algérien le droit à l?indépendance. 63 Etats avaient voté pour, 8 contre et 27 Etats se sont abstenus, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais aussi et pour la première fois Israël, rappellera Rédha Malek.


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