Algérie

Tragique inertie



Alger, surpeuplée, n'arrive plus à offrir un cadre de vie agréable à ses résidants. La concentration de toutes les activités politiques, économiques et sociales, aggravée par la nouvelle donne sécuritaire, a fini par paralyser une ville aux allures de mégapole. Malheureusement, le flux humain n'a pas été pris en charge dans tous ses besoins. Le logement, les voies et moyens de transport, l'emploi, la santé, la scolarité, entre autres conditions de vie décente, n'ont pas évolué au même rythme croissant que celui de la population. Ce dysfonctionnement a alors permis tous les excès propres à l'anarchie.La capitale se retrouve ainsi prise dans un cercle vicieux de construction de bidonvilles et de relogement à l'infini. Actuellement, il n'existe pas encore de statistique fiable pouvant quantifier le nombre d'habitats précaires ou celui du vieux bâti menaçant ruine.Mais on s'accorde volontiers à dire que le patrimoine immobilier de la capitale est vétuste à plus de sa moitié, particulièrement dans ses quartiers populaires.La réponse des autorités prend souvent les plus longs chemins à l'image de tous les grands chantiers urbanistiques dont celui de la promotion du logement confié à l'AADL.Les membres des familles endeuillées par l'explosion de gaz survenue hier dans une cité populaire algéroise ne sont, malheureusement, que les victimes d'un laisser-aller soigneusement entretenu par des responsables censés garantir le droit du citoyen à l'accès au logement tout en appliquant la rigueur de la loi interdisant la construction illicite d'habitations précaires sur les terrasses des immeubles.Bien d'autres cas menaçant la sécurité des citoyens sont légion à travers les vieux quartiers d'Alger et de sa banlieue. A El Hamiz, ce sont des milliers de baraques qui disputent le lit de l'oued aux crues hivernales.A chaque pluie battante, l'alerte est donnée en prévision de tragiques inondations. Des générations sont nées et élevées dans ces favelas et nourries aux promesses des autorités à chaque fois décidées à éradiquer ce phénomène de l'habitat précaire. Il n'en est rien, bien sûr.Pis encore, les efforts timides de l'administration soucieuse de gérer ces lieux tant décriés n'ont abouti à rien de concret. La présence d'administrateur de site chargé de freiner l'expansion perd toute sa crédibilité, à l'image de l'opération d'électrification des baraques lancée par Sonelgaz ou encore la mise en place du réseau d'assainissement des eaux usées et du réseau d'eau potable.Au moment où tous ces problèmes prennent de l'ampleur au niveau même de nouveaux lotissements légaux, la commune, en poste avancé de l'Etat, perd tous ses pouvoirs. Les prérogatives des élus du peuple échoient aux administrateurs qu'un long et large fossé sépare du quotidien du citoyen.


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