Algérie

Tragi-comédie



Tragi-comédie
La réaction tragi-comique du gouvernement israélien, après le vote de la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU, a commencé à soulever des interrogations quelque peu angoissées en Israël même, où certains commentateurs moins exaltés que la moyenne nationale se disent qu'elle revient à se tirer une balle dans le pied.A force de vouloir infliger une leçon à la terre entière et de couper plus ou moins durablement les ponts avec tous ceux qui lui ont fait l'affront de rappeler quelques évidences en votant la résolution 2334, le gouvernement israélien pourrait causer un tort considérable à sa propre économie et à son statut international. Ainsi, le Consul général d'Israël à New York, Dani Dayan, a-t-il suggéré que, désormais, Israël ne donne plus accès à son savoir-faire technologique qu'aux pays qui lui apportent leur soutien diplomatique. Dani Dayan qui a été dans le passé président du « Conseil Yesha des colonies », a envoyé un tweet assez délirant : « L'époque est terminée durant laquelle des pays pouvaient profiter du savoir-faire israélien dans les hautes technologies, la sécurité, etc..., du prestige d'une visite en Israël, et d'une participation aux affaires du Moyen-Orient, sans rien donner en échange au plan diplomatique ». Le poste de consul général d'Israël à New York ? qui est la ville où vit la deuxième plus importante communauté juive du monde, et probablement la plus riche ? n'est pas un poste subalterne dans le dispositif diplomatique israélien. Il est donc étrange qu'il paraisse ignorer que les pays qui « profitent du savoir-faire israélien dans les hautes technologies, la sécurité, etc... » assurent pour cela à son pays de confortables revenus en devises. Etant donné que le soutien diplomatique sur lequel Israël peut compter dans le monde est à peu près nul ? ils viennent de découvrir que même le soutien des Etats-Unis ne leur est pas forcément garanti jusqu'au jugement dernier ? si la nouvelle vision de Dani Dayan devait être traduite dans les faits, l'économie israélienne s'écroulerait aussitôt. L'Union Européenne absorbe 29% des exportations israéliennes, l'Asie 25%, les Etats-Unis 24%. Autrement dit, la politique que préconisent d'aucuns dans les sphères du pouvoir israélien, reviendrait à faire exactement ce que les militants de la campagne BDS s'échinent à faire depuis des années, à savoir exercer sur le gouvernement israélien une pression économique jusqu'à ce qu'il se conforme au droit international et respecte les droits des Palestiniens. Les dégâts pour l'économie israélienne, et singulièrement pour son industrie guerrière, dépasseraient sans doute tout ce dont les militants de BDS ont jamais rêvé. Il ne faut cependant pas se réjouir trop vite. Une bonne partie de l'industrie israélienne des hautes technologies repose sur des entreprises dont une part importante du capital est entre des mains étrangères, en majorité étatsuniennes. On voit mal comment le gouvernement ultra-libéral de Benjamin Netanyahou, pourrait les convaincre ou les contraindre à assister sans réagir au sabordage de leurs investissements pour lui permettre de se calmer les nerfs.


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