Onde - Il est 3h en ce 17 août 1999, quand l'un des séismes les plus meurtriers, 8,2 sur l'échelle ouverte de Richter, frappe plusieurs villes du nord-ouest de la Turquie...
En cette nuit d'été, les habitants de la province de Bolu ' une des 81 provinces turques ' qui compte un peu moins de 500 000 habitants, plus de 2 890 personnes, seront littéralement broyés sous l'effondrement de plusieurs infrastructures. Dans cette petite province d'à peine 11 051 km2, les dégâts furent particulièrement graves. Il faudra, en plus de la tragédie, attendre plusieurs heures pour que les secours arrivent sur les lieux tant les souffrances touchaient pratiquement toute la région du nord-ouest. On n'arrivait plus à compter les morts et les dégâts dévastateurs du tremblement de terre. Ce qui ajoutera à la tension de la population qui voyait ses proches s'éteindre les uns après les autres. Durant plusieurs heures, les habitants durent eux-mêmes procéder aux premiers secours. «C'est à l'aide de cordes et de matériels de fortune que certains jeunes de la ville se sont mis, dès le passage de l'onde de choc, à se faufiler parmi les débris afin d'en retirer les blessés. Des heures durant on remontait des femmes, des enfants, certains démembrés ou défigurés. Il y avait du sang partout», raconte un rescapé. Outre l'insuffisance de secours, ce qui mit la population dans tous ses états dans les heures et les jours suivants, c'est le manque d'eau et de nourriture. «Nous avons été abandonnés à notre triste sort. Je ne pardonnerai jamais ce mépris de nos autorités.» Une situation qui finit par dégénérer engendrant des émeutes dans toute la province. «Les premiers jours, j'ai dû abattre un chien pour me nourrir et nourrir ma famille. Quand des enfants sont affamés on n'a ni le temps ni le luxe de choisir», raconte un autre survirant. «J'ai dû dire aux enfants que c'était du poulet», ajoute-t-il. «Un immeuble s'est effondré devant mes yeux. On aurait dit qu'il n'avait pas de fondations», raconte un survivant. En effet, en sus de la tragédie, ce séisme dévoilera l'étendue de la corruption en Turquie. Certains bétons utilisés pour la construction des immeubles étaient mélangés à du sable de mer, qui n'avait pas au préalable subi de traitement de désalinisation, rendant ainsi le béton friable. Aussi, certains fonctionnaires furent-ils d'une complaisance criminelle quant à l'octroi de permis liés aux normes sismiques. Alors que les habitants de Bolu pleurent leurs morts, on compte plusieurs milliers d'autres dans la province limitrophe Sakarya....
Lire demain «Sakarya une province sans fondations...»
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Posté Le : 24/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L Aït Saïd
Source : www.infosoir.com