Abandonnés - Alors que le «Salem Express» vient de couler en pleine mer Rouge, plus de 500 personnes, la majorité des pèlerins revenant de La Mecque, perdent la vie...
Et très tôt, la responsabilité du personnel de bord est pointée du doigt. «Inadmissible», titraient certains titres de presse égyptienne le lendemain. «Négligence criminelle», titraient d'autres. «J'ai perdu plusieurs membres de ma famille dans cette catastrophe. Personne ne pourra me rendre ni ma mère ni ma s'ur aînée», affirmait à la télévision d'Etat une jeune femme en larmes. La lenteur de l'intervention des secours, n'est pas en reste. En effet, il aura fallu plusieurs heures après l'annonce du naufrage pour que les secours daignent se mettre en route. «Certains hadjis ne sont pas morts sur le coup», affirme un journaliste au fait du sujet. «Si les secours avaient fait leur travail, plusieurs personnes auraient pu être sauvées», ajoute-t-il.
Aujourd'hui, l'épave repose par 30 m, sur le côté gauche, non loin de la paroi du récif sur un fond de sable. Un plongeur ayant visité l'endroit décrit ce qui reste du «Salem Express» aujourd'hui. «La découverte du site est impressionnante, non seulement par la taille du navire, mais surtout par tous les détails qui nous laissent entrevoir la tragédie. Tous ces objets épars ayant appartenu aux passagers : valises, poste radio, sacs à main et autres vous remuent intérieurement. C'est une épave émouvante qui incite au respect. De plus sachant que les autorités n'ont pu remonter tous les corps il faut parcourir ce sanctuaire avec révérence. Après la vision des canots abandonnés, de toutes ces tôles ondulées qui ont glissé des tauds et de tous ces objets qui accompagnaient les voyageurs, on est moins attentif à la colonisation de la faune et on termine sa plongée avec des sentiments mêlés. Le temps effacera lentement les signes de la tragédie, la nature s'en chargeant avec ses coraux et ses alcyonaires.
J'ai été choqué par l'arrivée dans la zone, juste avant de me mettre à l'eau, d'un bateau de plongeurs, parmi d'autres, musique à fond et danseuses sur le pont..., choqué par l'attitude de certains plongeurs, qui, ne respectant pas l'interdiction de rentrée dans l'épave, vont se faire un petit moment de voyeurisme de bas étage...
Pour ma part, j'ai trouvé cette plongée particulièrement glauque...
Les épaves de la dernière guerre sont certes impressionnantes et on ne peut que penser aux nombreuses victimes. Celles du «Salem Express» étaient des pèlerins revenant de La Mecque, sans doute en paix. Et surtout cette tragédie est récente : 1991, il y a 22 ans, c'était hier !».
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Posté Le : 15/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L Aït Saïd
Source : www.infosoir.com