Algérie

tragédies d'hier et d'aujourd'hui Bangladesh : la catastrophe naturelle déclenche une guerre civile



Scandale - La lenteur des secours mobilisés par le gouvernement pakistanais suscite une vive réaction de la part des élites politiques au Pakistan oriental.Un reporter du journal Pakistan Observer passe une semaine dans la zone la plus atteinte au début de janvier et écrit qu'il constate qu'aucune des tentes fournies par les agences internationales n'a été utilisée pour reloger la population sinistrée, et que les montants pour la reconstruction sont insuffisants. Ce même journal met souvent à la une des articles portants des titres comme «Aucune coordination des secours», et dans lesquels le gouvernement indique que «les opérations de secours vont bon train». En janvier, le mois le plus froid de l'année, le Comité pour les secours et la réhabilitation, dont le directeur est également l'éditeur du journal Ittefaq, déclare que des milliers de survivants passent leurs journées dehors. Un porte-parole mentionne que les familles sans abri reçoivent une aide de 250 roupies, soit 55 $US (279 $US de 2007), pour rebâtir leurs maisons, mais que les ressources étant chères et difficiles à obtenir, il est probable que cet argent ne pourrait servir qu'à se nourrir.
Le 15 novembre, Sheikh Mujibur Rahman le chef de la ligue Awami (organisation politique qui organise la protestation bengalie), critique vertement Karachi qu'il charge «de négligence et d'indifférence coupables» et accuse le président de jouer à la «star» avec les médias. Le 19 novembre, des étudiants organisent une marche de protestation à Dhâkâ et le 24, le chef politique Maulana Abdul Hamid Khan Bhashani fait un discours devant 50 000 personnes où il accuse le Président du Pakistan d'incompétence, demandant sa démission.
La ligue Awami obtient un raz de marée en sa faveur lors des élections nationales de décembre 1970, en partie à la suite du mécontentement généré par les échecs du gouvernement national pour organiser les secours. En mars, la tension monte à un point tel entre le gouvernement et les élus de la ligue, que des troubles sont appréhendés et les étrangers invités à partir. Les bureaux de deux organismes gouvernementaux d'aide aux sinistrés à Dhâkâ sont fermés durant deux semaines, d'abord par une grève générale et ensuite par une interdiction de leur travail par la ligue Awami.
Le travail continue dans les zones dévastées, mais la planification des tâches est retardée. Les troubles débouchent sur la guerre d'indépendance du Bangladesh ce même mois et sur une troisième guerre indo-pakistanaise, alors que l'Inde aide la province sécessionniste. C'est peut-être la première fois qu'une catastrophe naturelle déclenche une guerre civile.


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