Homicide par négligence - Dès sa mise en service en 1960, le barrage de Vajont construit au-dessus de Longarone, au pied du mont Toc, à 100 kilomètres de Venise, en Italie, montre déjà des faiblesses...
Ainsi, malgré les affirmations de la société qui a construit le barrage, l'instabilité de ce dernier se fait tout de suite remarquée. Dès son remplissage en ce 4 novembre 1960, on a pu constater une modification dans la roche ce qui provoque un premier glissement de terrain. Le niveau du lac a tout de suite baissé et une cellule d'enquête ordonnée. Cette dernière, après avoir effectué plusieurs essais, conclut qu'une catastrophe était peu probable.
Pourtant, trois ans plus tard, 9 octobre 1963 à 22h 39, un glissement de terrain fait s'écrouler 260 millions de mètres cubes de terres et de roches dans le lac de retenue du barrage, à plus de 110 km/h. Au passage, l'éboulement emporte les systèmes de lignes d'alimentation électrique, plongeant ainsi Longarone dans le noir sur un kilomètre et demi. Deux vagues de 25 millions de mètres cubes d'eau chacune se propagent d'amont en aval du lac de retenue en débordant du barrage. La masse d'eau détruit littéralement plusieurs villages se trouvant sur son passage.
En cette nuit d'automne, ce qui fut surnommé par la suite le mégatsunami de Longarone, emporte plus de 2 000 personnes.
Pourtant, des signes avant-coureurs de ce glissement de terrain étaient suivis depuis des mois par les ingénieurs responsables qui croyaient maîtriser la situation en faisant varier le niveau du plan d'eau. Ils avaient même prévu que l'éboulement, suivi d'une vague de 20 m de haut (selon leurs calculs, sans ordinateurs à l'époque), se produirait dans la nuit du 9 au 10 octobre, vague qui devait, selon eux, être contenue par le barrage dont la partie émergente de béton dépassait de 25 m le plan d'eau. Les ingénieurs avaient même invité, cette nuit-là, l'équipe de maintenance du barrage à suivre l'éboulement et le tsunami prévus du haut du barrage. Or, la vague qui en découla était plus de 10 fois plus haute que prévu. Quelques personnes positionnées sur les hauteurs du lac ont pu témoigner de l'énormité du double tsunami. On a estimé par la suite qu'il avait été inconscient de ne pas faire évacuer les populations en aval du barrage pour le cas où les ingénieurs se seraient trompés dans leurs calculs. À la suite de cette catastrophe, l'un des responsables du désastre se suicidera. L'ingénieur en chef du projet a, quant à lui, été condamné à 5 ans de prison en 1977.
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Posté Le : 07/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L Ait Said
Source : www.infosoir.com