tragédies d'hier et d'aujourd'hui

Résumé de la 15e partie ? La construction du sarcophage commence alors que les opérations de nettoyage sont toujours en cours. C'est une course contre la montre et l'ouvrage est achevé en 206 jours.Mais 200 tonnes d'uranium et une tonne de plutonium encore plus dangereux se trouvent toujours dans le sarcophage. Et personne ne sait vraiment si cela suffira à empêcher les radiations de s'échapper du c'ur. Quelques années plus tard, et pour la première fois depuis l'accident de 1986, Boris Tolartchouk, l'opérateur responsable des pompes est revenu dans la salle des commandes de Tchernobyl. «Quand je regarde autour de moi, je me dis?: ?'Avant c'est moi qui faisais tout ca. C'est la nuit la plus noire que j'ai vécue. Beaucoup de personnes que je respectais, que j'appréciais ont depuis disparus ». Finalement l'enquête sur la catastrophe va permettre de répondre à cette question déterminante?: défaut de conception du réacteur ou erreur de jugement des opérateurs ' Les enquêteurs ont établi que l'enchaînement fatal des circonstances a été déclenché par l'équipe de nuit. Laquelle avait reçu l'ordre d'effectuer un exercice de sécurité. D'abord, Leoni Toptunov a extrait un nombre trop élevé de barres de contrôle du réacteur. Puis Boris Tolartchouk a réduit la quantité d'eau de refroidissement qui circulait. Leurs actes ont rendu le réacteur très instable. Mais pour autant, ils ne s'en sont pas rendu compte. Et quand, enfin, ils ont commencé à rectifier leurs erreurs, il était trop tard. L'énorme explosion était déjà programmée. Pourtant les enquêteurs décident que la faute n'incombe pas à l'équipe de nuit. Car les deux opérateurs ont été contraints de mener ce test de sécurité. les opérateurs se devaient donc d'exécuter les ordres. La conclusion finale est que la catastrophe a été causée par une mauvaise gestion d'ensemble de la centrale. Et trois ingénieurs de haut niveau sont condamnés à des peines de 10 ans de prison.Bien que les opérateurs aient été innocentés, Boris Tolartchouk, ressent tout de même le besoin de défendre l'équipe de nuit. «Malheureusement, certains pensent toujours que les opérateurs étaient responsables de l'accident. Pour ma part, je ne me sens pas responsable. Et je ne pense pas que la faute revienne aux opérateurs», dit-il.La petite ville de Pripiat où vivaient autrefois des milliers d'employés de Tchernobyl est aujourd'hui si contaminée qu'on en a interdit l'accès. (A suivre...)