tragédies d'hier et d'aujourd'hui

Résumé de la 15e partie - En mesurant la hauteur du refuge de Samsul Kamal, l'équipe de Plafker constate que l'eau est montée à 35 mètres au-dessus du niveau de la mer. Soit plus haut qu'un immeuble de huit étages. C'est phénoménal !«C'est de loin le plus gros tsunami de l'histoire», raconte le chercheur. Mais le témoignage de Samsul Kamal réserve une autre surprise. Le vendeur des rues est certain que des vagues ont frappé la côte 20 minutes après le début du séisme. Plafker est stupéfait, car il sait qu'il faudrait au moins une demi-heure pour que les vagues de la mégafaille situées à 200 kilomètres environ, atteignent Locna. Si un tsunami a frappé en 20 minutes, un autre phénomène a dû se produire. Or, seul un violent événement sismique a pu créer ces énormes vagues arrivées bien plus tôt que ce que les scientifiques croyaient possible. C'est là un sérieux revers. «On a dû tout simplement repartir de zéro», explique Plafker. Cette anomalie au c'ur de l'enquête soulève de nombreuses questions. Mais si les chercheurs parviennent à résoudre le mystère, les principes de la prévision de tsunami en seront transformés, révélant ainsi la vulnérabilité de centaine de millions de personnes vivants près d'une faille. Si d'énormes vagues ont frappé la côte ouest de Sumatra trop tôt pour avoir été causé par la source du tsunami principale, cela veut dire que l'enquête est dans l'impasse. C'est pour Plafker, une énigme qu'il doit impérativement résoudre. Il décide alors d'en revenir à l'essentiel. Il sait que les vagues ont frappé la côte 20 minutes environ après le début du séisme. Leur vitesse en mer étant également connue, le scientifique peut raisonner à rebours. Il calcule à quelle distance de la côte, ces vagues ont pu être créées. «La vague a pu parcourir au maximum une distance de 10 km», explique l'expert. En consultant une carte géologique détaillée des fonds marins, Plafker remarque des formations inhabituelles à 100 km de l'île de Sumatra. Ces plissements caractéristiques seraient-ils la solution ' Le chercheur sait que les zones de fortes activités sismiques recèlent souvent ce qu'on appelle des failles subsidiaires. Cela, lorsque les énormes forces trouvent une faiblesse dans la croûte terrestre. Des fissures se propagent jusqu'à la surface. A plusieurs kilomètres de la surface. Les failles subsidiaires peuvent causer le soulèvement soudain d'une fine bande du fond marin en l'espace de quelques secondes. Or, ces phénomènes créent parfois de courtes séries de hautes vagues. Semblable à celles qui ont frappé Locna. La théorie paraît plausible. (A suivre...)