Algérie

Trafic routier Béjaïa-Alger : La Nationale 26 saturée



Il y a urgence : la RN26, qui relie Béjaïa à M'chedellah, est constamment bouchée. Le trafic routier est tout simplement saturé. Prenez donc votre mal en patience si vous devez passer par là. Le point sur ce déferlement quotidien. D'abord un témoignage qui se passe de tout commentaire : « Il y a dix ans, trois quarts d'heure me suffisaient pour atteindre Béjaïa. De nos jours, il faut prévoir 2 à 3 longues heures pour les 68 km qui séparent Akbou du chef-lieu de wilaya », dit un chauffeur de bus akboucien. Veine jugulaire par excellence assurant l'essentiel des échanges commerciaux de la Basse Kabylie, cette RN est quotidiennement empruntée par des dizaines de milliers de véhicules, notamment des poids lourds en partance ou en provenance du port de Béjaïa, deuxième port du pays. La RN26, communément appelée « route d'Alger », est un axe long de 95 km.Les flux explosent de façon vertigineuse. Combien de voitures et de poids lourds circulent sur cette route ' Les comptages routiers réalisés par les services de la sécurité routière montrent que la circulation ne cesse de s'accroître avec une régularité de métronome : les chiffres ont triplé en 15 ans. L'on compte entre 10 000 et 15 000 véhicules par heure. Avec des traversées encombrantes des villes comme Tazmalt, Akbou (trémie), Ouzellaguen, Sidi Aïch et El Kseur. En été, c'est pire : cet axe accuse des pointes en saison estivale avec 15 000 véhicules par heure. Les points noirs ne se comptent plus : entrée de la ville de Béjaïa, Oued Ghir, El Kseur, Akbou et Tazmalt, pour ne citer que ceux-là. Mais le point le plus saturé demeure incontestablement Sidi Aïch. Il en est ainsi notamment les jours de marché hebdomadaire (mardi et mercredi). « C'est insupportable », peste notre conducteur de bus, qui préfère serpenter au centre-ville que de suivre l'interminable file des véhicules stationnés sur la voie de contournement sud.Des dos d'âne à l'infini'Encombrants bouchons, mauvaise qualité de l'itinéraire (avec d'innombrables dos d'âne) et par-dessus tout une insécurité routière galopante avec son lot d'accidents (premier point noir, selon les chiffres de la gendarmerie). Les gendarmes vous le diront : c'est l'axe routier le plus meurtrier de la wilaya. La RN26 détient incontestablement la palme d'or en matière d'accidents. « 15 personnes ont péri sur cet axe routier en 2007 contre 11 en 2008, 16 en 2009 et 7 depuis le début de l'année 2010 », relate le capitaine Soufi, chargé de la communication à la Protection civile. Le tracé a beau accueillir d'incessants programmes de modernisation des itinéraires, dont la mise à deux fois deux voies du tronçon El Kseur-Béjaïa et l'aménagement d'une trémie à Akbou. Rien n'y fait, l'axe est sursaturé. La circulation automobile ne cesse de croître. Du coup, la saturation de la RN26 donne du grain à moudre à ceux qui plaident sans relâche pour l'accélération de la concrétisation du projet de la pénétrante qui devra relier Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest.Tous les espoirs portent, en effet, sur ce projet devenu indispensable et urgent. Or, il accumule les retards. Neuf ans après l'annonce de son inscription, l'on en est encore au stade de l'octroi du marché de l'étude de l'avant-projet détaillé à un bureau coréen. Le coup d'envoi des travaux de cette voie express 2x2 voies attendra. Plus que les échanges économiques, ce sont les déplacements domicile-travail qui engorgent aujourd'hui la RN26. Le transport en commun, qui se heurte à un habitat dispersé dans la région, a visiblement des progrès à faire. A commencer par le rail. Elus et usagers ne cachent pas leur agacement : le secteur ferroviaire est dramatiquement à la traîne. Hormis un seul aller-retour en autorail en partance et en provenance d'Alger, une seule misérable navette assure la desserte locale Béjaïa-Beni Mansour. Usagers et élus réclament des moyens nécessaires au financement de l'amélioration de la RN26, l'accélération de la réalisation de la pénétrante autoroutière et surtout le redéploiement du rail.


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