Algérie

Trafic pétrolier de l'EI



Trafic pétrolier de l'EI
Alors que la polémique subsiste toujours autour du trafic illicite de brut de Daech, la Turquie semble elle figurer parmi les pays participant à ce trafic de pétrole et favorisant ainsi l'enrichissement de Daech. En effet les djihadistes exportent une partie de leur brut à travers les canaux kurdes et le port turc de Ceyhan. Début décembre, le ministère russe de la Défense avait pré- senté différentes images prouvant la complicité de l'Etat turc avec le groupe terroriste, notamment des images satellites de camion-citerne chargeant du pétrole dans des installations contrôlées par l'EI en Syrie et en Irak, et qui franchissaient ensuite la frontière turque. La Turquie, quant à elle, nie jusqu'à présent son inculpation dans le trafic. Ayant dévoilé trois itinéraires de livraison du pétrole de l'EI en Turquie, le ministère russe de la Défense a également fait remarquer qu'à l'heure actuelle, au moins 8 500 camion-citerne étaient engag és dans le trafic criminel de produits pétroliers. Ils transportent quotidiennement jusqu'à 200 000 barils de brut. Pourtant, en juillet déjà, la société de conseil norvégienne Rystad Energy avait écrit un rapport selon lequel la Turquie avait vraiment acheté le pétrole de Daech. Les médias norvégiens ont eu accès à un rapport de la société fait à la demande du ministère norvégien des Affaires étrangères qui avait annoncé en juillet 2015 que la Turquie achetait le pétrole des rebelles de Daech tout en étant membre de l'Otan. Des citations de ce rapport secret ont fuité dans l'un des journaux locaux: "Malgré le fait que l'Otan participait activement à la lutte contre l'Etat islamique, le rapport du ministère norvégien des Affaires étrangères a démontré que la Turquie, pays membre de l'alliance, achetait le pétrole des terroristes. D'après les documents secrets, la plupart du pétrole emporté par l'EI de la Syrie et de l'Irak a été livré en Turquie. Le rapport a été préparé par la société de conseil à la demande du ministère norvé- gien des Affaires étrangères", lit-on dans un article de la revue norvégienne. Russia Today a contacté Rystad Energy, mais la société a redirigé le média au minist ère des Affaires étrangères. Le ministère a confirmé que le rapport avait été fait par la société internationale de conseil et l'a qualifié d'une de ses sources d'information. Pourtant, le ministère a également souligné que le document reflète l'opinion de ses auteurs. Selon le général de division de l'armée de terre française Vincent Desportes, il n y auras aucune sortie de la crise et des problèmes posés par l'organisation djihadiste, tant que la Turquie n'aura pas clairement décidé de quel côté elle est, et quel est son véritable ennemi, "Je crois qu'il faut néanmoins appeler à la sagesse des Etats (Turquie et Irak) et rappeler (le président turc Recep Tayyip) Erdogan à ses responsabilit és vis-à-vis de ses alliés et en particulier de l'Europe et des autres pays engagés dans la lutte contre Daech", a indiqu é le général. Et d'ajouter que l'ambiguïté de la Turquie résidait dans le fait qu'elle était dans l'Otan sans y être, qu'elle voulait être dans l'Europe sans y être et qu'elle menait un double jeu par rapport à Daech. Pour sa part le président tchè- que Miloš Zeman, a indiqué que Ankara agit parfois comme un allié du groupe terroriste Etat islamique (EI) et ne mérite pas d'être admis à l'UE. La Turquie fait partie de l'Otan mais agit parfois comme un allié du groupe terroriste Daech et il faut faire affaire avec ce pays d'une manière prudente, a déclaré le président tchèque. "La Turquie ne doit pas adhé- rer à l'Union européenne", a déclaré le dirigeant tchèque lors d'un déplacement dans la Bohême du Nord. Le président tchèque a aussi soumis à la critique le projet de l'Union européenne de verser 3 milliards d'euros à Ankara pour l'aider à accueillir les réfugiés syriens.LE COMMERCE PETROLIER DE DAECH SE DEVELOPPELa question à poser c'est combien l'Etat islamique gagne-til grâce aux gisements pétroliers qu'il contrôle en Irak et en Syrie et comment arrive-til à écouler son pétrole malgré les bombardements de la coalition occidentale. Selon certains experts, sans l'approbation des autorités turques Daech ne pourrait organiser un trafic pétrolier de cette ampleur. Telle est notamment la position du chef de la commission énergétique du Kurdistan syrien Salman Khalaf, qui explique que "la Turquie est l'unique pays dont les frontiè- res sont ouvertes à Daech". C'est également l'avis de l'ancien conseiller irakien pour la sécurité nationale Mowaffak al-Rubaï: "Aucun groupe rebelle, Daech ou autre, ne peut survivre sans qu'un pays voisin ne les soutienne ou ne ferme les yeux sur ses agissements". Le porte-parole du ministère irakien du Pétrole Assim Jihad pense également que l'Etat islamique ne peut pas agir en solitaire: "Daech ne peut pas gérer une tâche de cette ampleur (le transport de pétrole) sans aide extérieure. Il doit y avoir une certaine coopération avec d'autres organisations". Selon les estimations des experts, le pétrole syrien et irakien rapporte aux extrémistes entre 2 et 3 millions de dollars par jour. D'après le ministère russe de la Défense, ce chiffre a pu être divisé par deux depuis le début de l'opération aérienne russe en Syrie. Selon Mowaffak al-Rubaï, en 2014, l'Etat islamique a gagné 800 millions de dollars. "Daech vend le pétrole irakien et syrien sur le marché noir turc à des prix deux fois inférieurs à ceux du marché international", déplore-t-il. Selon le député européen de Pologne Janusz Korwin- Mikke, la Turquie achète à moitié prix et ensuite revend du pétrole de Daech. Les Etats-Unis manifestent de l'int érêt pour ce pétrole. "J'ai des informations provenant des Etats-Unis. Les Américains font du business. La Turquie achète du pétrole de Daech à moitié prix et ensuite le revend. Les Etats- Unis manifestent un grand intérêt pour ce pétrole", a dit Janusz Korwin-Mikke aux journalistes. Selon lui, des dirigeants libanais ont confirmé cette information. La Russie doit mettre fin aux transactions pareilles, estime M. Korwin-Mikke. Selon des informations, la compagnie du fils du président turc Burak pourrait être impliquée dans le trafic de pétrole. Fin novembre, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a déclaré qu'un des fils du président turc pouvait être impliqué dans le trafic de pétrole syrien. C'est pour protéger les intérêts de cette compagnie, selon lui, que la Turquie a abattu l'avion Su-24 russe en Syrie. Son homologue russe Sergueï Lavrov fait ressortir que l'incident du Su-24 a eu lieu après les frappes russes contre les champs pétroliers de Daech.LE COTON, AUTRE SOURCE DU TRAFICPour financer ses activités terroristes, Daech vend non seulement du pétrole, mais aussi du coton, et, comme toujours, à travers la Turquie. L'économiste Michel Santi écrit, dans son article publié dans La Tribune de Genève, qu'une des ressources principales de la Syrie, le coton, se trouve actuellement entre les mains des terroristes qui le vendent de par le monde par l'intermédiaire de la Turquie, en vue de financer leurs achats d'armes. "C'est à travers la Turquie que transite ce coton qui finance désormais les capacités opérationnelles de l'Etat islamique. La fibre termine en effet sa route dans les chaînes de production de nos marques d'habits occidentales. Les vêtements que nous achetons servent donc souvent à acheter les armes qui se retournent contre des innocents et à financer le terrorisme qui sévit au sein de nos démocraties", relève M.Santi. Selon lui, ce commerce rapporte de gros bénéfices à Daech, lesquels, ajoutés aux recettes pétrolières et à certains autres revenus, forment ses sources de financement. De cette façon Daech parvient à engranger environ 290 millions de dollars par an. La Cour suprême de Russie a reconnu le groupe Etat islamique comme organisation extrémiste et terroriste dont l'activité est interdite officiellement sur le territoire de la Russie. L'Occident refuse d'avouer que la Turquie est impliquée dans des transactions avec Daech. Cependant, même si certains faits peuvent être niés, les faits parlent d'euxm êmes.




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