Algérie

Trafic de drogue : près de 35 tonnes de résine de cannabis saisies en six mois Tlemcen : les autres articles



Près de 35 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les différents services (Gendarmerie, GGF, Douanes, stups) sur la bande frontalière ouest, depuis le début janvier. Jamais une telle quantité n'a été interceptée par le passé.
Pourquoi alors cette invasion inexorable, en cette période, des narcotrafiquants sur cette partie de l'Algérie ' Question à laquelle des observateurs au fait de ce dossier tentent de répondre. «A Ketama, région du nord du royaume, près de 80 000 hectares produisent annuellement 100 000 tonnes de kif brut, engendrant près de 2 milliards de dollars de revenus, tous les ans. C'est un business considérable», souligne, d'emblée, Moussa, criminologue. Mais pourquoi cette énorme quantité aujourd'hui ' s'interroge-t-on. «À vrai dire, cela ne date pas d'aujourd'hui, le trafic de la drogue ne s'est jamais arrêté, sauf que les barons ont opté pour l'extrême ouest du pays pour deux raisons essentielles, d'abord, le Sud algérien, qui était perméable, ne l'est plus, depuis que les autorités algériennes, en raison des révolutions en Tunisie et en Libye particulièrement, ont serré la vis. Ensuite, et je le dis sans exagération, la bande frontalière (Béchar-Maghnia-Marsat Ben M'hidi) est quasiment une passoire. La preuve, toutes les quantités prises l'ont été après avoir franchi la «barrière», parfois même à plusieurs kilomètres du tracé frontalier, et puis, laissez-moi vous dire que la drogue qui passe entre les mailles du filet est dix fois plus importante que celle qui est saisie».
énorme quantité
Le spécialiste enchaîne : «La crise qui sévit au Maroc a incité les producteurs protégés à écouler leur marchandise aux Algériens avec des facilités déconcertantes, comme le fait de payer une fois le kif arrivé à destination (Libye, Europe'). Et puis, les barons n'ont pratiquement que cette partie de l'Algérie (W. de Naâma et Tlemcen) pour faire passer les stupéfiants. Il y a aussi le fait que nos frontières, de ce côté-là, sont mal surveillées pour des raisons multiples, comme la complicité et ou la négligence et enfin, cette année, la moisson a été fructueuse». Notre interlocuteur estime, également, que «À Oujda, dans le Maroc oriental, il y aurait 100 tonnes de résine de cannabis qui attendent d'être acheminées vers le territoire algérien. Je peux même vous dire que tous les jours, les producteurs de ketama envoient 100 quintaux/jour dans l'Est marocain où est stockée toute cette drogue en attendant de la fourguer à notre pays».
Et de s'interroger : «Ce qui me taraude l'esprit, c'est qu'on n'arrête très rarement les convoyeurs. A chaque fois, ils disparaissent à la faveur de la nuit en abandonnant leur chargement». Dans cette histoire compliquée, les barons, les vrais, on ne les voit pas. L'ostentation vient de leurs proches, mais bon ! La «route de l'Unité», comme on l'appelle des deux côtés de la frontière, porte bien son nom, sauf qu'elle pue l'odeur de la zetla.


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