Algérie

Trafic de drogue: Du kif non traité et l'hypothèse des ateliers de transformation



Les services de sécurité, notamment la Gendarmerie nationale, multiplient ces derniers mois aux quatre coins du pays, les saisies et les prises d'importantes quantités de drogue.

Et les colis de kif régulièrement rejetés par la mer, du côté du littoral de Aïn Témouchent plus précisément, renseignent sur l'ampleur des opérations des narcotrafiquants voulant acheminer depuis le Maroc leur drogue vers le sol national.

Un haut responsable des services de sécurité nous a affirmé hier, que cette recrudescence des activités de trafic de drogue, recensés ces derniers mois dans notre pays, s'explique par le fait qu'au Maroc, actuellement, c'est la « saison des moissons » et le marché mondial de la drogue est en pleine expansion.

D'après des chiffres fournis par l'Organisation des Nations unies (ONU), quelque 125 000 hectares de Cannabis sont cultivés annuellement chez notre voisin de l'Ouest.

Même si l'Algérie était considéré, dans un passé récent, comme étant un pays de transit, il n'en demeure pas moins que des quantités importantes de kif, notamment, sont désormais acheminées pour le marché et la consommation locaux.

Au-delà des gains astronomiques qui résultent du trafic de drogue, les observateurs sont par ailleurs formels :

« C'est aussi une sorte de guerre qui est déclarée à notre pays pour détruire la cohésion sociale en détruisant la cellule familiale », affirment-ils.

En fin de semaine dernière, agissant sur renseignements, les gendarmes relevant de la section de recherche de Bab Edjedid d'Alger, lors d'une perquisition au domicile de A. Y, au niveau de la Chiffa dans la wilaya de Blida, ont mis la main sur une quantité de 5 quintaux de kif non traité ainsi qu'une très forte somme d'argent en monnaie nationale. La drogue dissimulée dans un abri aménagé pour la circonstance était destinée, selon les enquêteurs, à la transformation. La quantité saisie aurait pu donner, une fois traitée et transformée, quelque 15 quintaux de kif. Nos sources restent convaincues qu'il existe des ateliers qui seraient utilisés par les narcotrafiquants pour transformer la substance brute. Le 4 avril dernier, à Rouïba, la gendarmerie a mis la main sur pas moins de 5 tonnes de kif au port sec de la ville et qui était destinée à être « exporté » vers Anvers, en Belgique, dans des conteneurs qui devaient contenir initialement des pommes.

Les trafiquants de drogue n'ont pas choisi au hasard cette date pour faire leur coup. Les services de sécurité étant mobilisés pour assurer le bon déroulement de l'élection présidentielle, les trafiquants espéraient ainsi passer inaperçus et envoyer le kif en Europe par voie maritime.

Mais, c'était sans compter sur la vigilance des services de sécurité qui auront réussi ainsi à saisir, à travers le territoire national, quelque 15 tonnes de cannabis durant le seul premier trimestre 2009.

Il semblerait en outre, d'après notre source, que c'est un même réseau de trafiquants de drogue qui est impliqué dans les deux affaires de kif saisis à la Chiffa et à Rouïba.




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