Algérie

Trafic de drogue: Des saisies record et des mises en garde



Citant des analyses et des rapports rendus publics par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, avait souligné lundi «la proximité géographique de l'Algérie de l'un des plus grands centres de production et d'exportation de cannabis; une situation qui engendre trafic illicite des stupéfiants, blanchiment d'argent et corruption», a-t-il déclaré lors des travaux du 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale à Kyoto (Japon).Des propos confirmés hier par les chiffres de la gendarmerie nationale. «Plus de 1.000 tonnes de résine de cannabis, en provenance du Maroc, ont été saisies par les différents corps de sécurité durant les dix dernières années», a indiqué hier le colonel Yacine Boumrah, du département de toxicologie de l'Institut national de la criminologie et de la criminalistique (INCC). Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le colonel Boumrah a qualifié ce chiffre «d'astronomique», précisant que «la culture de cannabis au Maroc a connu beaucoup de transformation, et ce, par une introduction massive des variétés hybrides, ce qui a permis, justement, d'augmenter la production et surtout la puissance du haschisch», a-t-il révélé. «Le danger réside à ce niveau là, puisque le risque sanitaire de ce type de drogue, qui présente un taux élevé de tétrahydrocannabinol (THC) ou de principe actif, est énorme», a encore déclaré le colonel Yacine Boumrah, révélant qu'en 2010, le «haschisch marocain avait 1 % de THC, alors qu'en 2020 on eu des saisies avec des pourcentages qui avoisinent les 50%, ce qui est dangereux pour la santé», a-t-il alerté.
«L'Algérie est l'un principaux marchés ciblés par le trafic de drogue en provenance du Maroc», a déclaré, de son côté, Mme Kaddache Ghania, directrice de la prévention et de la communication à l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. «Les quantités de résine de cannabis ont doublé durant les deux dernières années», a-t-elle révélé, ajoutant que l'Algérie est devenue «une destination principale du trafic de drogue marocain, avec un pic de 213 tonnes saisies durant l'année 2013, ce qui a poussé les autorités algériennes à renforcer le contrôle aux frontières», a-t-elle souligné. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, directrice de la prévention et de la communication à l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a également expliqué que les quantités de drogue saisies ont reculé pour atteindre 34 tonnes en 2018, «avant de rebondir en 2020 avec 88 tonnes de résine de cannabis saisies», a-t-elle déclaré. «Le Maroc produit du kif pour l'exporter, une activité traditionnelle dans ce pays qui répond à la loi de l'offre et de la demande, avec pour cible également les pays européens via des réseaux actifs dans les zones de transit», a-t-elle expliqué. Autant de facteurs qui constituent «un risque avéré sur la sécurité et la santé publique pour les pays de transit dont l'Algérie», a encore indiqué Kaddache Ghania. «Des enquêtes de terrain ont démontré que d'autres types de drogues sont commercialisés en Algérie comme la cocaïne, une drogue dure en provenance des frontières ouest du pays et dont la consommation a augmenté ces dernières années», a-t-elle révélé, ajoutant que le trafic de psychotropes a suivi la même courbe «avec 6 millions de comprimés psychotropes saisis entre 2019 et 2020».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)