Algérie

Trafic de drogue: Des chiffres effrayants



La directrice de la Prévention au niveau de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Ghania Mokdache, a dressé un constat glaçant sur la consommation des drogues en Algérie.Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, la directrice de la Prévention à l'ONLCDT Ghania Mokdache a indiqué qu'au vu des statistiques communiquées par les différents services de Sécurité, le trafic de drogue et la toxicomanie sont en «augmentation constante, le trafic de kif traité en premier lieu», a-t-elle souligné. «Le trafic des drogues dures comme la cocaïne connaît une évolution à la hausse des plus inquiétantes, puisque les chiffres en notre possession indiquent que le trafic de cocaïne a augmenté de 200% en 2022 comparé à l'année précédente, tout comme le trafic de psychotropes qui a explosé l'année précédente», a révélé Mokdache Ghania.
«Des enquêtes épidémiologiques, menées par l'Office, en milieu scolaire et universitaire, ont démontré que la consommation de drogue est constatée chez des sujets d'âge de plus en plus précoce, une frange psychologiquement fragile qui reste la première cible des dealers et trafiquants de drogue» , a encore argumenté la même responsable, ajoutant que «la nouvelle stratégie en matière de lutte et de prévention est de protéger cette frange des adolescents et des sujets jeunes exposés à l'addiction et à la toxicomanie».
Parlant d'un problème de santé publique et de sécurité nationale, Mokdache Ghania a expliqué que la lutte contre le trafic et la consommation de drogue «nécessitait une coordination entre différents intervenants à l'image de l'Education nationale, la Santé, la Jeunesse et les Sports ou encore le Mouvement associatif». «Même si l'Algérie, avec plus de 60 tonnes de kif traité saisies durant les 10 mois de l'année 2022, reste une zone de transit au vu de notre proximité avec le Maroc, premier producteur mondial de cannabis, la tendance est que notre pays se transforme progressivement en une zone de consommation, avec des sujets toxicomanes, de plus en plus jeunes, y compris chez des élèves du cycle primaire, et c'est ce qui est le plus inquiétant», a alerté la directrice de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
Abordant les dispositions de la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, Mokdache Ghania a expliqué que l'autre nouveauté dans la stratégie des pouvoirs publics en matière de lutte et de prévention contre le trafic de drogue est «l'approche thérapeutique, en ce sens que la prise en charge médicale des toxicomanes reste la priorité des priorités, bien avant la Justice qui reste dans son rôle répressif», a-t-elle déclaré, appelant aussi à la révision de la loi en ce qui concerne la protection et la responsabilité des pharmaciens dans la délivrance des médicaments et substances psychotropes.
L'ouverture depuis 2014, par le ministère de la Santé, d'une cinquantaine de centres de désintoxication de proximité à travers tout le pays, «est un pas dans la bonne direction», a estimé la responsable de l'ONLCDT, «même si un travail de communication reste à faire pour sensibiliser sur l'utilité de ces centres, notamment auprès de la frange juvénile», a-t-elle ajouté. «Face à l'inquiétante augmentation du trafic de drogue et de psychotropes surtout, le seul crédo reste la prévention et rien que la prévention, notamment en milieu scolaire où le rôle préventif des unités de soins et de suivi (UDS), au niveau des établissements scolaires, reste primordial», a-t-elle conclu.


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