Trafic dans le marché de bétail, la gare routière des Castors et... le cimetière L'APW d'Oran mène des enquêtes sur le terrain

Lors de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Oran, la gestion du patrimoine de la commune a été au centre des débats. Un élu n'a pas manqué de signaler de graves manquements qui ont généré une opacité dans la gestion de plusieurs structures relevant des biens communaux.
Les intervenants ont, dans ce cadre, appelé à engager une enquête pour faire la lumière sur des suspicions de trafic qui toucheraient aussi bien le marché de bétail, la gare routière des Castors que le cimetière.
Ainsi une commission d'enquête de l'APW s'attelle depuis quelques jours à comprendre les modes de gestion de ces structures avant de passer à une autre étape de l'enquête qui consistera à éplucher leurs registres comptables.
Concernant la gestion du marché de bétail, des sources indiquent que les membres de la commission se sont déplacés sur les lieux pour entamer des discussions avec les agents chargés de la gestion avant de soumettre les registres comptables à des vérifications.
Et même si cette commission n'est qu'à ses premiers pas de l'enquête, des sources affirment que la gestion de cette structure est entourée d'opacité et bien des pratiques répréhensibles pourraient être mises au jour au terme des investigations.
Parmi les pratiques relevées, on parle de bétail qui transite par ce marché sans être signalé, de vente illicite de bétail et de recettes financières qui ne sont pas portées sur les registres comptables.
Concernant la gare routière, et même si la commune a décidé ces derniers jours d'instaurer un mode de paiement du droit d'accès contre un bon de paiement, on parle d'argent qui était versé à la recette communale sans justification.
«Figurez-vous que la recette d'un mois varie selon les convenances du gestionnaire de la gare. Un mois, il verse 60 000 dinars, un autre il verse le double, et quelques jours après, il dépose moins. Ces écarts ne sont pas justifiés et aucune délibération ne peut justifier les versements qui se font en toute illégalité», affirme une source au fait du dossier qui ne manquera pas de signaler que l'enquête décidée par l'APW ne s'arrêtera qu'une fois toute la lumière sera faite sur les pratiques illégales qui durent depuis longtemps.
Notre source ne manquera pas de souligner que les bus et autres taxis interurbains étaient obligés de payer 100 dinars, sans recevoir de bon justifiant cette dépense.
Cet argent allait dans la poche d'un agent communal et d'un prétendu chef de quai dont la fonction ne figure pas dans l'organigramme de la mairie.
«C'est un individu qui s'est autoproclamé chef des lieux et qui profite du laxisme ou de la complicité des gestionnaires du site pour racketter les transporteurs, ce n'est pas normal», avoue notre source. L'enquête touchera également la gestion du cimetière de Aïn El Beida où on parle d'emplacement vendu à prix coûteux.
«Même le carré des martyrs n'a pas échappé à ces pratiques. Des proches de citoyens nantis sont enterrés dans le carré des martyrs qui est censé être réservé aux chouhada. Faites un tour là-bas et vous verrez que plusieurs tombes appartiennent à des morts décédés bien après l'Indépendance», fera remarquer notre source.
En tous les cas, les prochains jours risquent d'apporter plus d'éclairage sur la gestion de ces sites biens de la commune et qui ne semblent pas lui profiter.