Algérie

Tradtion



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«Une tradition, ce n'est jamais qu'un progrès qui a réussi.» Maurice DruonJe me suis longtemps demandé pourquoi ces derniers jours, j'arrive à dormir comme il faut et pourquoi j'arrive à faire la grasse matinée malgré les impératifs que m'impose mon statut de retraité encore valide: se lever aux aurores pour acheter le précieux liquide blanc que l'on distribue à un prix modique aux portes de quelques épiceries.Là, j'ouvre une parenthèse pour condamner cette pénurie de lait que M.Benbada qualifie de fausse comme on qualifierait de faux les affrontements interethniques aux portes de Ghardaïa. Il faut cependant faire la différence entre ce qui est faux et ce qui est artificiel. Ici, je ferme la parenthèse pour laisser le soin au lecteur de disserter en silence devant sa tasse de café sans lait.Comme je l'ai dit plus haut, j'ai mis un peu de temps pour connaître la raison de mon éveil tardif: la réponse est simple. Mon voisin d'en face qui habite une villa inachevée depuis plus d'un quart de siècle, a sacrifié à la tradition millénaire de la fête de Yennayer en mettant fin aux jours de son superbe coq qui empêchait tout le voisinage de se blottir plus longtemps dans les bras de Morphée. Ce coquin (c'est le cas de le dire!) se réveillait bien avant le muezzin dont la voix fait vibrer chaque matin les vitres de ma chambre. Malgré les protestations de tous les voisins qui ne se lèvent pas tôt pour accomplir leur devoir spirituel, le propriétaire de la villa faisait la sourde oreille et continuait à engraisser le volatile qui, avant l'aube, se permettait de pousser des cocoricos belliqueux pour mobiliser son harem. Puis, un beau matin, c'est le calme plat! Plus de cocoricos, même les poules devenues veuves continuaient à ronronner sur leur perchoir ou dans leur litière. Yennayer était passé par là et avait emporté avec lui l'incommodant gallinacé.Gloire à celui qui fut à l'origine de cet acte salutaire, de cette bienfaisante tradition qui permet au malheureux frustré du sachet de lait de mettre sa poule au pot au moins une fois l'an! Je veux parler, vous m'avez compris bien entendu, du premier conquérant berbère qui osa s'imposer sur les rives du Nil et qui y régna pendant vingt-deux ans (un peu plus que quatre mandats présidentiels), fondant une dynastie (la XXIIème).Vous avez sans doute reconnu ici le premier héros berbère positif longtemps ignoré parce que les disciples de Champollion n'ont pas voulu ébruiter l'affaire: cela leur faisait mal au coeur de savoir qu'un Amazigh, qu'il soit de Syrte ou des Canaries, a porté tous les attributs des pharaons:la barbe postiche, le némès, la queue de taureau et la couronne rouge.... A y réfléchir, on trouve tellement de choses communes aux Berbères et aux Egyptiens qu'on se demande qu'est-ce qui appartient à ceux-ci ou à ceux-là! On espère que les décrypteurs des futures pierres de Rosette nous éclaireront sur l'apport respectif des deux civilisations, cousines et voisines: qui a créé la coutume qui consiste à habiller une louche de bois comme une poupée, à la promener dans les rues des cités en scandant des appels à la venue de la pluie' La sécheresse étant un fléau qui frappe l'Egypte comme le reste du nord de l'Afrique, alors il ne faut pas s'étonner qu'«Anzar» ou la prière pour la pluie ait trouvé droit de cité sur les rives du Nil ou du Sebaou. D'ailleurs, les paysans berbères comme les Egyptiens expriment les mesures de leurs arpents de terre en «feddan» tout comme les Berbères puisque «feddan n'est que le pluriel de «foud» qui veut dire pied (à ne pas confondre avec foot!). Le tibia se disant adhrar ou foud ou la crête du pied.Il paraît même que c'est Shashnaq 1er qui a donné son nom berbère à l'Egypte: Misra, autrement dit, le fils de Râ. Mais cela, les baathistes professionnels ne veulent pas le reconnaître. Quoi qu'il en soit, gloire à Shashnaq!




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