La 41ème Foire internationale d'Alger (FIA) sera officiellement inaugurée par le chef de l'Etat, lundi, sur la baie d'Alger, pas très loin de l'oued El-Harrach. Cette foire, vitrine du commerce national et international est, depuis des années, le lieu où s'échangent et se nouent des contrats commerciaux et industriels censés faire décoller l'économie nationale. Or, depuis que cette foire existe, jamais l'Algérie n'a réussi à dépasser le seuil des 2,5% d'exportations hors hydrocarbures. Jamais. Il y a, il faut en convenir, un problème, car l'Algérie tire ses recettes en devises presque exclusivement de ses exportations d'hydrocarbures. Autant dire que le commerce extérieur, dans le sens des ?''expéditions'' vers l'étranger est en panne. Et cela ne date pas d'hier. Donc, entre nous, pourquoi une Foire commerciale internationale, avec plein d'exposants étrangers, si le pays n'arrive pas à placer, sur le marché extérieur, ses propres produits industriels, artisanaux ou agricoles? Là, il faut se poser une question, sans démagogie : avons-nous une production, peu importe sa nature, qui mérite d'être vendue sur les marchés extérieurs ? Si oui, pourquoi elle ne l'est pas, et dans le cas contraire, pourquoi alors tout ce cirque quand on sait que beaucoup de pays arabes et voisins ne veulent de nos produits, notre chère production nationale, que lorsqu'ils leur sont vendus par le biais du trabendo. Car, il faut bien voir les choses comme elles sont: nous consommons et nous ne vendons pas. Le sport national reste le trabendo, et l'essentiel des devises tirées du pétrole est utilisé pour la facture alimentaire, les voitures et les produits de luxe. Et, dans cette logique alimentaire, le simple consommateur, le citoyen comme vous et moi, est la cible et en même temps la victime de cette diabolique logique commerciale. Tu prends, ou tu ne prends pas, c'est comme ça, mon frère. Car si les choses dans le secteur des biens de consommation et des produits agricoles, dont les prix grimpent sans descendre depuis une dizaine d'années, jusqu'à accepter maintenant d'acheter la sardine à 200 DA le kg, allaient bien, pourquoi tant de manifestations économiques qui ont perdu tout intérêt... économique. Car le fond du problème est là : malgré toutes les politiques commerciales, l'ouverture du marché national, les Algériens sont harcelés, depuis des années, par une nouvelle invasion généralisée de l'inflation des prix, de la patate à 40 DA/kg à la carotte à 25 DA/kg. Au même moment, le niveau des salaires, calculé sur la parité du dinar face aux principales devises, est devenu tellement ridicule qu'il est vraiment aberrant de parler d'augmentations des salaires dans un système économique à l'asphyxie. Alors, quand le couffin pèse plus que le dixième du salaire de plus de 40% d'Algériens, quel sens donner à une Foire commerciale de plus ? A moins d'obliger les Algériens à consommer la philosophie du Voyeurisme commercial.
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Posté Le : 09/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Babès
Source : www.lequotidien-oran.com