Algérie

Toxicomanie



Toxicomanie
Le constat fait à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre la toxicomanie, hier, 26 juin, ne laisse place à aucune illusion : il y a un réel danger pour notre jeunesse qui, de plus en plus nombreuse, s'abandonne à l'oubli, à travers des doses de cannabis, ou encore de psychotropes. La sonnette d'alarme est tirée, encore une fois, et des propositions sont faites pour une lutte plus efficace.A l'occasion de cette célébration, des chiffres ont été révélés, et ils sont loin d'être rassurants. Près de 13 000 toxicomanes ont, ainsi, bénéficié d'une prise en charge médicale et thérapeutique en 2015, dont plus des deux-tiers sont des jeunes âgés entre 16 et 35 ans. «La consommation de drogue est en train de gagner du terrain en Algérie», a en effet averti le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Fait particulièrement inquiétant, Mustapha Khiati a révélé que le phénomène affecte environ 900 000 individus parmi lesquels, figurent 15% de collégiens, 27% de lycéens et 31% d'universitaires. Mustapha Khiati a par ailleurs, fait, état de l'apparition dans le pays de plusieurs nouvelles substances psycho-actives «qui sont en train d'inonder le marché algérien», parmi lesquels il a cité notamment celles provenant de la frontière ouest, constituées, dit-il, d'un amalgame de produits chimiques et de cannabis. En dépit des investissements «colossaux» engagés pour tenter d'endiguer ce fléau, notamment en développant une médicalisation à outrance, (environ 5 000 cas traités chaque année), l'intervenant relève que les résultats obtenus n'ont pas été à la mesure de ce qu'il en était attendu. M. Khiati a estimé plus judicieux d'accompagner la prise en charge médicalisée des personnes accros aux psychotropes par un soutien psychologique, «ce qui, regrette-t-il, n'existe pas aujourd'hui». Quand on lui fait remarquer qu'il a été créé 185 cellules d'écoute et de sensibilisation sur les dangers de la consommation de drogue, spécialisé 15 hôpitaux pour traiter les toxicomanes et mobilisé à leur profit 53 centres intermédiaires de soins, l'intervenant rappelle que les personnes consommant de la drogue ne s'adressent que rarement à des établissements publics. Selon lui, il serait plus judicieux de créer des centres «anonymes» gérés par des associations bénéficiant du soutien actif des pouvoirs publics, vers lesquels, estime-t-il, les concernés seraient plus enclins à se diriger. Observant, d'autre part, que 40% des personnes internées le sont en raison de la consommation de drogue, l'intervenant s'interroge pour savoir si la prison «une école du crime», est à même d'agir efficacement pour traiter cette question.


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