Algérie

Tout sur la production de Spoutnik V en Algérie



Le groupe pharmaceutique public Saidal assurera exclusivement, sur son site de Constantine, la production du vaccin anti-Covid-19 en partenariat avec le Fonds d'investissement direct russe (RDIF) qui exploite la commercialisation de Spoutnik V développé par l'Institut de recherche d'épidémiologie et de microbiologie (Gamaleya). Le conditionnement et le flaconnage des futures doses du vaccin Spoutnik V se feront par l'unité Saidal de Constantine.L'Algérie a besoin de 40 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 pour atteindre les 70% de la population, seuil indispensable à l'immunité collective voulue. En ces temps de crise mondiale, aucun laboratoire ne pourra assurer la fabrication des énormes quantités demandées, d'où le recours à la production locale sous licence.
Dans une première étape, le vaccin sera conditionné en Algérie selon les déclarations du directeur général de l'agence sanitaire, le Pr Kamel Senhadji, qui avait indiqué qu'«il est possible dans une première phase d'acquérir le vaccin en vrac auprès du partenaire russe pour le mettre en flacons afin de couvrir les besoins du marché national».
Les autorités sanitaires qui font de la production du vaccin russe une priorité ont estimé que la production sera entamée dans un délai de deux mois, soit vers la fin du mois de mai 2021, selon le procédé suivant : la production locale à partir de la matière première devant être fournie par la partie russe, ensuite la production de la matière première en Algérie, puis la production locale de ce vaccin dans sa totalité. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed avait noté que «la production de la matière première grâce à la technique biotechnologie sera une première en Algérie et dans le continent africain».
Quant aux quantités de vaccin à produire localement, aucun chiffre n'a été avancé pour le moment par les responsables sanitaires. Ils préfèrent à chaque fois préciser que «l'objectif est de produire des quantités suffisantes pour couvrir la demande nationale». Mais, partant des capacités de l'unité de Constantine, l'on pourra, d'ores et déjà, prétendre à pas moins de 5 millions d'unités dans une première étape, avant d'arriver au double une fois que le processus sera achevé et, dans une seconde phase, à une production selon la demande.
Il s'agit de la production du vaccin dans ses 4 étapes de réalisation, le full processus, c'est-à-dire le procédé complet de A à Z qui nécessite des équipements spéciaux, une technologie particulière et une formation spécifique pour le personnel de Saidal qui durera quelques mois.
Il est à préciser que le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, avait détaillé déjà le processus de fabrication du vaccin russe. Selon lui, il y a deux manières pour fabriquer le vaccin : la première, en amont, «est celle où on part de la lignée cellulaire, c'est de la réelle biotechnologie, c'est-à-dire qu'on va produire la matière première». La seconde est «celle où on reçoit la matière première. Il y a un système de filtration de dilution et de répartition aseptique. C'est complexe, mais cela est déjà maîtrisé par plusieurs opérateurs privés et aussi par Saidal depuis une trentaine d'années». Cette dernière option dépendra de la disponibilité de la matière première.
Cependant, le choix du site de Saidal de Constantine a été validé, ainsi que le processus (espaces, équipements, fourniture de cuves, flacons, matériels...) Il reste la validation de l'assurance qualité du conditionnement qui devra se faire incessamment en présence d'experts russes et de représentants du département de Lotfi Benbahmed.
Le site constantinois a été choisi également en raison de son expérience puisqu'il était destiné à fabriquer le vaccin contre l'hépatite B développé par le groupe cubain Heber Biotic. Un accord de partenariat a été signé en 2009 entre les deux parties et prévoyait, dans une première phase, un transfert de technologie, puis, dans une seconde phase, la construction d'une usine mixte pour la fabrication de vaccins, d'une capacité de 5 millions de doses la première année.
En plus, « l'unité de Constantine possède les équipements nécessaires comme les espaces de stockage et de lyophilisation », selon les experts, donc la mise en place du processus sera facile, surtout que le partenaire russe procédera au transfert de technologie et prendra en charge la formation des cadres algériens de Saidal en Russie en matière de formulation du vaccin, sa répartition, les analyses biologiques et les méthodes de contrôle et d'assurance qualité.
Selon des sources proches du dossier, une assistance technique sur le site de Saidal sera garantie par des experts russes dans le processus de formulation et de répartition, ainsi que les méthodes de contrôle qualité.
Ilhem Tir


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