Tout reste à faire pour le rail

Le Salon international des transports de la logistique et de la mobilité a été inauguré hier au centre des conventions d'Oran par le ministre des Transports, Amar Ghoul.Une soixantaine d'exposants, dont des firmes françaises, autrichiennes (10 entreprises), espagnoles ou turques, participent à cet événement, premier du genre à Oran et devant durer jusqu'au 20 février prochain. La présence de la Société nationale de transport ferroviaire est remarquable par le nombre de ses filiales. Pendant longtemps «négligé», le secteur du rail est en plein essor et le programme national n'est qu'à ses débuts de réalisation. La preuve est donnée par les chiffres. Le linéaire est passé de seulement 1 700 à 4 000 km entre 2008 et 2011. L'ambition est grande car rien qu'à la réception des projets déjà entamés (dédoublement ou réalisation de voies nouvelles), on passera à 6 000 km, selon les représentants de l'ANESRIF (Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires).Le programme global ambitionne d'atteindre 11 000 km avec un maillage plus consistant des villes et la réalisation d'une rocade des Hauts-Plateaux, parallèle à celle du Nord, sur 1160 km entre Tébessa et Moulay Slissen. Les chantiers sur un linéaire de 748 km sont déjà lancés.La rocade du nord, quant à elle, sera entièrement modernisée, dédoublée et, à terme, électrifiée sur toute sa longueur (1050 km contre seulement 300 actuellement). Ce n'est qu'à cette condition que les vitesses de 160 km/h souhaitées dans un premier temps seront possibles en attendant les 220 km/h annoncées ici.Il est à signaler que le ministre des Transports a instruit le responsable de l'ANESRIF de faire réaliser une liaison ferroviaire entre le port d'Oran et le port sec de Bethioua. Le ministre a souligné, dans un point de presse, la nécessité de développer le transport ferroviaire des marchandises. Les routes assurent 97% du transport de marchandises. Il est question, selon Amar Ghoul, de créer 12500 km de voie ferrée. Le ministre a soutenu que des trains modernes de transport de voyageurs atteignant une vitesse de 220 km/heure et de transport de marchandises d'une vitesse de 120 km/heure seront mis en place. Le projet LGV (lignes à grande vitesse), soit des lignes électrifiées, est en perspective.Un projet de LGV est en cours à Oran, il s'agit de la ligne Oued Tlélat-Tlemcen passant par la wilaya de Sidi Bel Abbès. Une ligne de 132 km en double voie. Une autre ligne, reliant la wilaya de Tlemcen à la frontière algéro-marocaine, à hauteur du poste frontalier Akid Abbès, sera bientôt lancée. Une entreprise algéro-espagnole vient d'être désignée pour la réalisation de cette ligne vers des frontières fermées !