Tout rentre dans l'ordre

La volonté réciproque de bâtir un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France n'a fait qu'une bouchée du dérapage verbal de François Hollande lundi 16 décembre 2013. En voulant tacler son rival et néanmoins ministre de l'Intérieur, le président français, François Hollande a, visiblement, improvisé une blague qui a fait rire l'assistance mais n'a pas été du goût des Algériens et encore moins de ses gouvernants.Le temps, sans doute, de vérifier les faits, et la réaction officielle a fusé à partir du ministère des Affaires étrangères. «Il est clair qu'il s'agit d'une moins-value par rapport à l'esprit qui enveloppe nos relations» a, en substance, commenté Ramtane Lamamra, notre ministre des AE lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue chinois, Wang Yi, qui était en visite à Alger juste après le départ de la délégation française «de haut niveau». Ramtane Lamamra a bien voulu croire à l'«improvisation d'une plaisanterie» et ne s'est pas privé de donner une leçon au président français en lui rappelant que «les improvisations sont souvent périlleuses». Les réactions non officielles ont été naturellement moins diplomatiques. Les choses sont allées ensuite très vite. Par un communiqué sorti du Palais de l'Elysée, où la bourde avait été commise moins d'une semaine avant, François Hollande a exprimé ses «sincères regrets» pour «l'interprétation» faite de ses propos. Il a promis d'en faire part «directement» au président Bouteflika. Simultanément, Ramtane Lamamra recevait une communication téléphonique de son homologue français, Laurent Fabius. A partir de là, tout commence à rentrer dans l'ordre comme le traduit la satisfaction exprimée par notre ministre des Affaires étrangères après avoir pris connaissance du communiqué rendu public par le président François Hollande. L'avenir dira si le «dérapage verbal» - qui a déclenché une «polémique sans fondement», selon le communiqué de l'Elysée - a été bien digéré et... éliminé.