Algérie

Tout passe par la numérisation



Le changement de l'Etat repose obligatoirement sur la numérisation. Telle est la conviction du ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil. Selon lui, cette «conversion» ne peut réussir sans une rupture avec les anciens «acquis» de l'Etat, notamment les mentalités et des méthodes de travail des fonctionnaires et des agents publics.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, le changement de l'Etat passe impérativement par la numérisation. Seulement, la transformation numérique, note-t-il, «est subordonnée à un changement au sein de l'Etat».
Il estime que pour résoudre cette équation, l'Etat doit rompre avec ses anciens acquis, notamment les habitudes et les pratiques. «L'accélération de la numérisation mise sur le changement des mentalités et des méthodes de travail des fonctionnaires et des agents publics, ainsi que des règles qui les régissent», a-t-il dit lors de l'inauguration du Salon Algeria 2.0 Summit, tenu jeudi dernier au Centre international de conférences (CIC), à Alger.
Hocine Cherhabil évoque également la notion du temps économique, social et administratif. Les deux premiers, précise-t-il, sont exigeants alors que le temps administratif s'organise autour du moyen et long termes et des procédures. Il plaide ainsi pour une révolution permettant d'aller vite et de répondre au temps économique et social. «En 2021, le temps réel doit se substituer au temps administratif. Les opérateurs économiques n'ont pas le temps d'attendre. Ils ont besoin de réponses et de solutions immédiates, et d'autorisations au moment où ils expriment le besoin de l'avoir», dit-il encore.
Déplorant l'absence d'un marché de Fintech en Algérie, le ministre délégué chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, a affirmé que la stratégie de déploiement du e-paiement (paiement électronique) et du m-paiement (paiement mobile) dans notre pays, mise en place depuis des années, a été «totalement erronée».
«Nous enregistrons un retard considérable en matière de paiement électronique parce que nous avons été dans la réflexion de l'Etat qui fait tout», dit-il. Or, poursuit-il, «ce sont les Fintech qui développent le paiement électronique partout dans le monde».
Pour la contribution des Fintech
Yacine El Mahdi Oualid estime que les Fintech algériennes n'ont pas bénéficié de suffisamment de «liberté» afin qu'elles puissent innover et proposer des solutions. Pour y remédier, il assure que son département s'attelle sur cette thématique qu'il qualifie de «très importante». «Nous travaillons avec des partenaires, notamment l'AGE et la Poste, pour permettre à des acteurs privés de pouvoir contribuer à cet effort national et développer des solutions de paiement électronique, à même de pousser les consommateurs à privilégier la voie électronique à la voie cash», précise-t-il.
Pour le ministre de l'Economie de la connaissance et des Start-up, passer le cap du e-paiement et du m-paiement n'est pas du ressort de l'Etat, mais de celui des Fintech. «Aujourd'hui, nous sommes en train de travailler sur un projet extrêmement important qui va ouvrir de belles perspectives aux Fintech algériennes», fait-il savoir.
Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, estime, pour sa part, que le défi actuel est d'assurer à tous les citoyens l'accès à un grand débit d'internet, mais aussi de préparer la richesse humaine qui «va maîtriser les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle, ...». Pour des raisons d'efficacité économique, il précise qu'il n'est point autorisé d'importer des équipements qui sont en fin de vie. Seules les nouvelles technologies seront tolérées.
Inauguré le 1er avril dernier, le Salon Algeria 2.0 Summit, organisé par le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), prendra fin aujourd'hui, 3 avril. Crise sanitaire de Covid-19 oblige, la 9e édition de ce rendez-vous international du digital et des professionnels des TIC et du Web a été virtuelle.
Outre les exposants qui peuvent interagir en temps réel avec les visiteurs, des conférences et des workshops en virtuel, animés par des spécialistes, ont abordé l'actualité et les challenges du secteur des TIC.
Des salons privés ont été également dédiés aux rencontres professionnelles dans le respect du protocole sanitaire.
Ry. N.


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