Algérie

Tout nous est nouveau



Tout nous est nouveau
Pour la première fois, nous allons expérimenter un processus d'accès ou de ré-accès au pouvoir inédit. Les concurrents pour la magistrature suprême ne verront ni entendront leur adversaire. Les électeurs ne verront pas le candidat présent.Ce n'est pas anticonstitutionnel, donc, c'est légal. Pour la première fois, et ça c'est également inédit, la critique frontale contre le DRS et son chef surtout ne vient pas de l'opposition, mais de l'intérieur du pouvoir, le SG du FLN. Ce qui nous reste à parcourir comme temps jusqu'au 17 avril ne nous incite pas à la retenue, car jamais une élection présidentielle n'a été autant émotionnelle. Pas à la retenue, car pour la première fois on peut impunément insulter le Président sur les journaux numériques et même au-dessous de la ceinture. Les procureurs ont déjà poursuivi pour beaucoup moins que ça des personnes pour insultes au président de la République. Devant une quasi-généralisation d'insultes, la justice s'est déclarée incompétente, sauf si on lui ramène quelqu'un menotté, et qui sera condamné pour presque rien, comparé aux insultes actuelles. Désormais, le président de la République n'est plus un symbole. Or, s'il n'est plus un symbole sacralisé, sa représentativité de l'Etat, en tant qu'il incarne l'Etat, est grandement affaiblie. Il perdra sa crédibilité tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays. Si le Président perd ainsi une grande part de sa légitimité, dans un contexte actuel où les institutions ne suscitent pas une grande confiance populaire en leur faveur, car la perception générale est que ce sont les hommes qui se substituent aux institutions, les populations risqueront de ne plus avoir confiance en l'Etat et, donc, auront la propension à s'inscrire dans un processus de refus de l'obligation de se soumettre, donc de refus d'obéir à l'Etat. Ainsi, nous sommes au bord de l'insurrection, du moins à la limite, à la ligne où elle commence à prendre forme. Maintenant, les stratèges auront fatalement à inclure l'extrême violence verbale qui prépare peut-être l'extrême violence physique comme point de départ de leur stratégie. Les discours commencent déjà à acquérir une rhétorique guerrière. L'extrême violence chez les jeunes est-elle encore possible ' En absence de débat, il est inévitable qu'il faudrait prévenir une montée en puissance de la contestation et celle-ci ne sera pas forcément sociale et les accumulations en frustration vont fatalement atteindre progressivement le point culminant s'il y a reconduction des mêmes contradictions.




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