Tout le monde est content

Le premier Clasico de l'année n'a fait que des heureux. Le Barça est satisfait de l'avoir gagné et le Real d'y avoir évité le pire. Il y a presque de quoi se frotter les yeux. Ou plutôt les oreilles.
Loin des tensions habituelles post-Clasico, des traditionnelles sorties tonitruantes et vachardes, ce premier Barça-Real de la campagne 2012-2013 s'est achevé dans un climat d'une grande sérénité jeudi soir. Un peu comme jadis chez Jacques Martin dans l'Ecole des fans, tout le monde est content. Les Catalans parce qu'ils ont gagné. Les Madrilènes parce qu'ils n'ont pas tout perdu. Entre satisfactions partagées et amabilités en tous genres, ce match aller de la Supercoupe, au moins dans son interprétation de la part des deux équipes, possédait presque un petit parfum de match amical. Du côté du Barça, on veut d'abord retenir la qualité du jeu déployé et la victoire, même si elle aurait pu être bien plus nette. Le but concédé bêtement en fin de rencontre sur une énorme bourde de Victor Valdes laisse un regret, mais de quoi remettre en cause le fond de ce match. «Au final, le score est un peu court au regard de toutes les occasions que nous avons eues... Le dernier but que nous encaissons n'est pas une catastrophe, mais c'est contrariant parce que nous étions proches du 4-1 et tout à coup nous voilà à 3-2. Mais nous sommes satisfaits de cette victoire», juge Pedro. Mourinho : «Les deux équipes m'ont plu» «Nous avons fait dans l'ensemble un très bon match», souligne pour sa part Tito Vilanova, victorieux pour son premier Clasico sur le banc. Alors, oui, au vu du déroulement des débats, un but de marge avant d'aller à Bernabeu, c'est court, mais le successeur de Guardiola est prêt à s'en contenter. «Je pense quand même que le résultat nous est favorable en prévision du match retour», estime-t-il. Même la boulette de son gardien n'a pas semblé le contrarier plus que ça. «Je ne lui ai rien dit [à Valdes].» Il ne faut pas donner plus d'importance que ça à son erreur. Je retiens tout le positif de son match, notamment dans certaines sorties aériennes. Le jeu vit d'erreurs, un jour c'est à l'un d'en commettre, le lendemain à un autre». Philosophe, le Tito. Et plutôt beau joueur, aussi. Titillé sur l'opportunisme et l'aspect défensif du schéma madrilène, Vilanova a calmé le jeu, saluant la performance des Merengue. «Je ne pense pas que le Real s'en tire à bon compte, ils ont joué avec leurs armes, avec ces joueurs qui sont bons sur coups de pied arrêtés et d'autres qui savent insister jusqu'au dernier moment. Un autre que Di Maria ne serait peut-être pas allé chercher ce ballon dans les pieds de Valdes», a-t-il confié. «Les deux équipes m'ont plu, cela a été un bon match», lui a répondu en écho un José Mourinho que l'on a connu plus énervé après un Clasico. Le manager portugais s'est par ailleurs défendu d'avoir voulu bétonner. «La stratégie n'était pas de faire un match défensif, comme l'a montré la deuxième période où nous avons livré un match différent», assure-t-il. Globalement, dans le camp du Real, on ne sort en tout cas pas fâché du Camp Nou. «C'est une défaite, et on ne peut pas s'en satisfaire, mais ça aurait pu être pire aussi», admet Arbeloa. Dans une semaine, à l'issue du match retour, pas sûr que le sentiment de satisfaction soit aussi partagé. Notamment parce qu'il y aura un titre au bout. En attendant, la semaine s'annonce sereine. Nous sommes loin du climat bouillonnant de cette même Supercoupe il y a tout juste un an. En cherchant bien, on a quand même trouvé une petite pique mourinhesque. «Je n'ai pas aimé le premier but du Barça parce qu'il est le fruit d'une erreur de l'arbitre assistant», a estimé le Special and only one. Mais franchement, ce fut la sortie la plus virulente de la soirée. C'est dire si ce Clasico était tranquille.