Algérie

Tout était prévisible, tout était prévu !



S'il est encore besoin d'une preuve pour voir à quel point les choses chez nous sont si mal prises en main, on ne trouverait pas mieux que cette rentrée sociale à l'approche de laquelle la panique semble s'installer. Rentrée scolaire, Ramadhan et Aïd El-Fitr ne sont ni des inconnues d'une inéquation compliquée devant laquelle le mathématicien, impuissant, baisse les bras en attendant de se reposer, ni des secousses telluriques imprévisibles que les sismographes les plus perfectionnés ne peuvent prédire ou anticiper, ni encore un tsunami auquel personne ne s'attendait et qui déferle sans crier gare sur des vacanciers occupés par autre chose que de surveiller les vagues. La rentrée scolaire existe depuis Charlemagne, Ramadhan depuis que les musulmans sont musulmans et Aïd El-fitr revient chaque année, depuis quinze siècles, pour clore le mois de jeûne. La spéculation et l'envolée des prix, non plus, ne sont pas, chez nous, des phénomènes nouveaux ou imprévisibles. Il sont là depuis que nous autres Algériens avons appris à profiter les uns des autres, à nous arnaquer les uns les autres et, surtout, à toujours jeter la responsabilité de nos actes sur les autres. On nous a bien servi de l'âne au mois de Ramadhan et l'on a bien vu le prix, tantôt de la courgette, tantôt des oignons, dépasser tous les entendements. Pourquoi donc cette panique chez ceux censés être au courant que la rentrée scolaire, le Ramadhan et l'Aïd El-Fitr reviennent cette année comme chaque année ? Et pourquoi ce branle-bas de combat devant une envolée de prix, somme toute, attendue ? Une cellule de veille ne se met pas en place la veille d'un phénomène car elle n'a même pas le temps d'être bien installée que le phénomène est déjà passé. Dans les pays qui ont pris la bonne habitude de gérer leur économie, la prospective est un outil des plus importants et son utilisation est même tombée dans la pratique courante alors que chez nous on n'en est pas encore à la planification au sens le plus archaïque! Nos objectifs, lorsqu'ils existent, sont trop rapprochés pour englober des semaines, nos plans trop facilement élaborés pour signifier quelque chose et nos programmes à long terme, trop vagues pour qu'on puisse y comprendre quelque chose... Tout était prévisible donc et tout était prévu, c'est seulement le trop plein d'incompétences, de réactions lentes et de « boulitique » qui rendent difficile la vie des Algériens.


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