Algérie

Tout en l'estimant à 600-700 milliards de dinars



Tout en l'estimant à 600-700 milliards de dinars
Les banques tireront «indirectement» profit du recours au financement non conventionnel et, partant, surpasseront les difficultés nées d'un manque de liquidités dont elles souffrent, difficultés dues à la combinaison de deux facteurs essentiels, a expliqué Boualem Djebbar, le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), hier.La baisse des liquidités des banques algériennes s'explique, donc, par deux facteurs essentiellement. Il y a, d'abord, les crédits accordés à l'investissement avec des différés importants.
En effet, selon le président de l'Abef, sur les trois ou quatre dernières années, en matière d'octroi des crédits bancaires, les banques algériennes ont atteint une croissance de 20% de moyenne par an, avec un pic de 26% pour l'année dernière. «Cela explique, en partie, la consommation des liquidités. Et quand on sait que la quasi-totalité des crédits à l'investissement sont accordés sur le long terme, c'est-à-dire des liquidités consommées qui ne sont pas rapidement renouvelables», a expliqué M. Djebbar avant de situer à 75% la proportion des crédits accordés sur le long terme, pouvant aller jusqu'à dix ans, comme c'est le cas pour les investissements publics, et cinq ans pour le privé.
En parallèle aux crédits accordés à l'investissement avec des différés importants, en guise de second facteur ayant conduit au manque de liquidités, il y a la baisse des recettes des hydrocarbures.
Des crédits importants et longs, donc, qui ont contribué à la baisse de la trésorerie bancaire, et ce, bien que le processus de recouvrement des créances est, contrairement à une idée reçue, connaisse un processus «normal'», comme le qualifiera le président de l'Abef qui situera le taux d'impayés à environ 11% en brut, et moins de 3% en net de provisions. Les encours des crédits alloués à l'économie, le président de l'Abef les estimera, selon les chiffres arrêtés au 30 juin de l'année dernière, à la coquette somme de 8 400 milliards de dinars. «Des impayés cumulés depuis des dizaines d'années», précise Boualem Djebbar qui, également, se fait un point d'honneur de souligner que pour le recouvrement, avec moins de 3% en net de provisions, les banques algériennes sont dans les standards internationaux, donc cela n'a rien à voir avec la crise des liquidités que connaissent les banques.
En définitive, pour l'interlocuteur de la rédaction de la Chaîne 3, il n'est pas anormal qu'une banque se retrouve en manque de ressources, pour y remédier, «il existe des leviers utilisés de manière universelle ; c'est le recours aux instruments de refinancement».
Les banques algériennes disposent en ce moment d'une trésorerie de 600 à 700 milliards de dinars, et tout besoin supplémentaire peut être comblé, à la fois, par le recours à la collecte de l'épargne auprès des particuliers et des entreprises, et le reste auprès de la Banque d'Algérie, indique le premier responsable de l'ABEF. Dans cet ordre d'idées, du recours au financement non conventionnel, le secteur bancaire algérien en profitera de manière indirecte, puisque ces financements demandés par le Trésor seront orientés vers l'investissement, donc les opérateurs économiques dont les banques, selon Boualem Djebbar.
Sur un autre plan, concernant les opérations liées à l'importation et les toutes dernières mesures édictées par la Banque d'Algérie, cela va permettre de remettre de l'ordre dans les opérations de domiciliation et, du coup, donner plus de visibilité à la Banque des banques quant à la consommation des devises.
Des mesures qui viennent ainsi compléter celle édictée l'année dernière, lorsque a été instituée la pré-domiciliation électronique pour connaître à l'avance la nature de l'opération, de la marchandise et du client ; un instrument à même de donner la latitude aux banques de procéder aux premiers contrôles sur l'entreprise, ses indicateurs financiers, comme le stipule la Banque d'Algérie.
En somme, à suivre les propos du président de l'Abef, les temps pour les banques algériennes ne sont pas aussi alarmants qu'on le prétend ici et là .


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