Algérie

Tout en interpellant le gouvernement sur le prix du mazout



Des députés s’interrogent sur les «fonds spéciaux» Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a présenté, jeudi dernier, l’avant-projet de loi de Finances 2008 devant les députés membres de la commission des finances et du budget à l’Assemblée populaire nationale (APN). Dans sa présentation, le membre du gouvernement expliquera que ce texte de loi a été élaboré sur la base d’une croissance économique de l’ordre de 5,8% et d’un taux de croissance estimé à 6,8% hors hydrocarbures. Les indicateurs de régulation macro-économiques se traduisent, entre autres, par un baril de pétrole brut à 19 dollars, un taux d’inflation ne dépassant pas 3% et un taux de change du dollar à 72 DA. Le ministre expliquera que la loi de Finances 2008 prévoit une augmentation de 5,1% des recettes, comparé à l’année 2007, et ce, grâce à la hausse de la fiscalité hors hydrocarbures alors que la fiscalité sur les hydrocarbures maintiendra son niveau actuel en raison de la taxe sur les activités économiques. Le budget de fonctionnement, expliquera Karim Djoudi, connaîtra une hausse de 22,1% «sous l’effet des dépenses induites par l’augmentation des salaires en vertu du nouveau système de classification et de rémunération, de la couverture des dépenses des entreprises publiques à caractères industriel et commercial et du règlement de l’avance effectuée par le Trésor au titre de la subvention du prix du sachet de lait». S’agissant de l’équipement, il est prévu une stabilisation des crédits de paiement en raison de l’harmonisation des affectations des ressources au titre des investissements destinés aux secteurs de l’Agriculture, des infrastructures de base, de l’Education et de la Formation. L’intervention du ministre a été suivie par les questions des députés membres de la commission des finances. Et la question qui a focalisé le plus l’intérêt des parlementaires de la chambre basse a été la hausse du prix du mazout. Les députés ont expliqué au membre du gouvernement que la hausse du mazout aura pour conséquence de «pénaliser la production nationale, l’industrie et l’agriculture». Dans sa réponse, Djoudi s’est appuyé sur deux arguments: «Nous sommes un pays importateur de mazout», a-t-il avancé en expliquant que cette importation coûte énormément au Trésor public. Le second argument mis en avant par le ministre est le fait que le mazout soit «un produit très polluant». Les députés n’ont, par ailleurs, pas manqué de contre-attaquer en faisant remarquer que la construction d’usines de raffinage aurait pu permettre «une autosuffisance en matière de mazout». «Il appartient au gouvernement et au gouvernement seul de le faire», ont-ils encore souligné. S’agissant de la pollution résultant de ce produit, les parlementaires ont expliqué que «si la pollution produite par l’Afrique à l’échelle mondiale est de 2,7%, celle produite par notre pays est vraiment en deçà», très insignifiante à leurs yeux. La seconde question sur laquelle a été interpellé le ministre concerne le relèvement, de un milliard de centimes alloué aux importateurs, à deux milliards. Les députés du RND et du FLN ont demandé l’abrogation de cette disposition arguant qu’elle «permet à n’importe qui d’importer». La réponse du gouvernement à cette demande a été par la négative. «Nous sommes dans une économie de marché et on ne peut pas empêcher les gens d’importer», rétorquera le ministre. L’autre question soulevée par les parlementaires est la référence à 19 dollars le baril du pétrole sur la base de laquelle est élaborée la loi de Finances 2008. Et ce sont les députés du RCD qui ont estimé qu’il «est anormal que l’on se base sur le baril à 19 dollars, ce qui ne reflète nullement la réalité. Où va la différence? Qui la gère?» ont-ils interrogé. Les parlementaires du RCD ont également interpellé le membre du gouvernement sur la réforme bancaire et les comptes spéciaux: «En quoi ces comptes sont-ils spéciaux? Qui en est l’ordonnateur?» ont-ils interrogé tout en revendiquant «des éléments d’information» sur ce qu’on désigne par «comptes spéciaux». Par ailleurs, des députés ont demandé à connaître «la situation financière de 2007 avant d’aborder la loi de Finances de 2008». Samira Illoul


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