Tout en insistant sur la victoire face à la Centrafrique: Halilhodzic veut démarrer l'année 2012 avec un groupe stable

Le match contre la République centrafricaine est «important», a indiqué le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, affirmant qu'il faut le gagner pour «arrêter la spirale négative que connaît l'équipe d'Algérie».

Halilhodzic qui a animé une conférence de presse hier à Alger, a insisté sur la victoire contre la Centrafrique car, a-t-il dit, «ce sera déterminant pour les éliminatoires de la CAN-2013 et surtout le Mondial-2014». Pour le coach bosniaque, le match contre la RCA de dimanche prochain au stade du 5-Juillet, comptant pour la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN-2012, marquera de notables changements au sein de l'équipe. «Mon objectif, c'est démarrer l'année 2012 avec un groupe stable». En attendant, il a estimé que l'équipe traverse des «moments délicats» et tient à ce que les joueurs se «libèrent». «Je préfère perdre avec audace et gagner par la suite», a martelé Halilhodzic qui a mis l'accent sur le côté offensif.

POUR GAGNER, IL FAUT PRESSER HAUT

Trois mois après sa prise de fonction, Halilhodzic s'est rendu compte que les joueurs en équipe nationale évoluent en arrière et ont la hantise de se porter en attaque. «Désormais, les joueurs doivent presser dans les 16,50 mètres de la surface adverse», a-t-il dit, reprochant à ses protégés de «jouer lentement et de trop garder le ballon derrière». En ce sens, il a indiqué que le discours qu'il tiendra aux joueurs avant le match de dimanche, c'est de «gagner», rappelant que contre la Tanzanie, il avait opté pour un dispositif tactique avec quatre attaquants. «En football, il faut prendre des risques», a encore asséné le sélectionneur national.

Analysant le dernier match disputé contre la Tanzanie à Dar Es-Salaam, il a relevé que la possession de balle de l'équipe était de 54% en défense et 46% en attaque, affirmant qu'il Å“uvre à inverser la tendance. Il a également noté que le taux de balles récupérées en défense est de 42%, alors qu'il fallait récupérer autant de balles sinon plus en attaque. Pour ce faire, les joueurs doivent être au top sur le plan physique et surtout gagner en confiance, a-t-il préconisé.

LES MEILLEURS SERONT SELECTIONNES

Abordant l'effectif de l'équipe nationale, il a rappelé qu'il dispose d'une liste de 40 joueurs, précisant qu'il n'y a pas de titulaires ou de joueurs évincés. «Les plus en forme seront sélectionnés, indépendamment de leurs noms ou du pays où ils évoluent». A une question sur la sélection du gardien de but de Lens, Fabre, il a rétorqué qu'il a gagné sa place de titulaire et reste le meilleur de son équipe bien qu'il ait encaissé dernièrement trois buts. Il a également indiqué que le gardien de but de l'USMH, Doukha, figure toujours dans la liste des sélectionnables. Pour ce qui est de Djabou, le sélectionneur national a estimé que ce joueur est encore «timide», révélant qu'il voit en lui un joueur qui puisse faire des enchaînements, relancer le jeu très rapidement et donner des solutions devant. «Je veux un joueur capable de changer de rythme de jeu dans une rencontre». Au sujet de Bedbouda qui est au Mans, Halilhodzic a indiqué qu'il y a encore d'autres joueurs dont des binationaux. «Je dois d'abord discuter avec eux et m'assurer qu'ils sont enthousiasmés de porter les couleurs de l'équipe d'Algérie». Halilhodzic a insisté cependant sur l'engagement et la discipline, citant à ce propos Boudebouz qui, malgré ses qualités techniques, arrive toujours en retard en sélection. Il a ainsi réaffirmé que «les meilleurs sur tous les plans seront sélectionnés», tout en mettant l'accent sur la concurrence entre les joueurs. Pour Halilhodzic, il n'y a pas de titulaires indiscutables.

DEUX JOUEURS DE LIGUE 2 EN POINT DE MIRE

Le sélectionneur national a révélé qu'il est en train de suivre l'évolution de deux joueurs évoluant dans le championnat national professionnel de Ligue 2. Il s'agit d'un joueur de champ et d'un gardien de but dont il a tu les noms. Il a ainsi regretté que la presse nationale ne s'intéresse qu'aux joueurs de la Ligue 1. Halilhodzic a indiqué qu'il compte les sélectionner lors des prochains stages.

«ATTRISTE» PAR LE FOOTBALL ALGERIEN

Invité à dresser un bilan des matches de championnat auxquels il a assistés, Halilhodzic s'est dit «attristé» par ce qu'il a vu. Il a indiqué qu'il a été sidéré de voir des joueurs se tordre de crampes après 50 minutes de jeu. «Le football algérien doit se mettre au travail», a-t-il recommandé. Et de faire observer : «On me reproche de sélectionner des joueurs évoluant dans le championnat du Qatar. Or, le championnat de ce pays est nettement meilleur que celui d'Algérie. Le football algérien est en deuxième division». Il a ainsi estimé qu'il faut une «révolution» dans le football algérien. Le joueur algérien est trop lent et pas au top physiquement, d'où son incapacité de se porter en attaque, selon le constat de Halilhodzic. En ce sens, il a avoué qu'il faut quatre ans pour «tout changer, pour inculquer aux joueurs le jeu offensif et mettre en confiance les joueurs».

ZIANI, UN SUJET QUI FACHE

Interrogé sur le joueur d'Al Jaish du Qatar, Karim Ziani, le sélectionneur national a expliqué qu'il a été informé de la blessure du joueur au moment où il établissait la liste des sélectionnés. «Or, il s'est avéré que Ziani s'était rétabli rapidement», a-t-il dit, ajoutant que le joueur n'est pas écarté, mais il pourrait être rappelé à l'occasion des prochains stages.

 Halilhodzic a indiqué qu'il y a encore deux matches amicaux en novembre et il aura l'occasion de superviser de très près d'autres joueurs, avant de se lancer dans un réquisitoire contre la presse algérienne qui veut «sélectionner des joueurs qui sont des copains de journalistes ou leurs cousins», pour reprendre ses propos. «Je suis le sélectionneur national, mais je constate qu'il y a quarante sous-sélectionneurs», a-t-il encore ironisé. Frôlant le ridicule, Halilhodzic a immédiatement été interpellé par un confrère puis par l'assistance lui demandant de faire montre de «plus de respect à l'égard des journalistes qui sont libres de poser des questions sur la sélection de tel ou tel joueur», ce qui a amené Halilhodzic à prôner un discours plus conciliant par la suite.