Algérie

Tout ça pour une partie de football



La Confédération africaine de football a eu son dernier mot. Les Tunisiens protestent. Les Marocains jubilent.Le dossier du sacre duel Maroc/Tunisie de la finale de la Ligue des champions africains marquera l'histoire d'un jeu qui s'est transformé en un espace où toutes les touches et retouches du vocabulaire sportif sont utilisées pour se sentir plus fort, et surtout mieux encadrer au sein de la CAF, où tous les jeux se confondent dans des combines qui déchirent les jeux. Le football n'est il pas ce trait d'union entre les nations ' Pourquoi se faire mal pour une partie de football ' Etre au centre des déchirements. Chaque partie tourne le dos à la diplomatie pour être directe sans langue de bois. Les Marocains seraient plus introduits dans le cercle de la CAF, donc plus solides dans les coulisses de la CAF ' Ou tout simplement plus badgés aux couleurs CAF que les Tunisiens. Après coup, il est difficile de faire taire des commentaires après la décision qui fut prise en faveur des Marocains. Rejouer la rencontre sur un terrain neutre. Une victoire avant l'heure, disent les observateurs qui suivent de prés l'évolution de ce duel. Sur un média marocain, on pouvait lire «C'était une ?occasion historique', une ?affaire décisive', une question de ?justice divine', une bataille pour la ?dignité'. Il ne s'agissait ni d'un Sommet sur l'avenir du Maghreb, ni d'une négociation diplomatique tendue, mais d'une réunion du Comité d'urgence, comme s'il s'agissait d'un fait qui menacerait la ruine du football maghrébin. Ce comité exécutif d'urgence de la CAF s'est réuni mercredi écoulé durant 5 heures (pour une rencontre de football) à l'hôtel Hyatt Regency de Paris, alors qu'il ne s'agissait que de prendre une décision qui allait rehausser l'image du football maghrébin après cette finale amputée du 31 mai dernier, puisque arrêtée à la 59e minute après le but inscrit de la tête mais refusé alors que la validité était pourtant claire comme de l'eau de roche». Pour rappel, le match a été interrompu dans une confusion générale après 60' de jeu et 1h30 d'attente, alors que le WAC s'est vu, selon un confrère, refusé le but qui mettait les équipes à égalité. L'arbitre serait le chef d'orchestre de ce qui vient de se produire à Tunis. Maintenant que la décision est prise «les médailles devront être restituées par l'ES Tunisie au... secrétaire général de la CAF qui n'est autre qu'un Marocain», précise-t-on. Il fallait le faire, autrement la boucle ne sera jamais fermée ' Selon le même journal, les membres du comité exécutif d'urgence étaient loin d'être sur la même longueur d'onde. Mais la forte représentation des Marocains à la CAF n'a pas été difficile de faire parapher un dossier contenant des écrits du commissaire au match qui évoque des menaces portant atteinte à la sécurité des responsables de la CAF. Selon le journal maocain, l'Opinion : «A en croire ce ?haut gradé' de la CAF, le témoignage du président Ahmad Ahmad à propos des menaces verbales qu'il a reçues des dirigeants de l'EST sur la pelouse a été décisif» ' Le dossier évoque également l'absence de sécurité : «L'absence des conditions de sécurité indispensable à l'organisation de ce genre de rencontres internationales, plutôt que sur des considérations purement techniques telle que la panne de la vidéo-assistance (VAR). Principale preuve à l'appui : le rapport du très crédible commissaire du match Ahmed Yahya, président de la Fédération mauritanienne de football par ailleurs désigné par le CAF, meilleur dirigeant de la Fédération africaine pour l'année 2017. Dans ce document, le journal l'Opinion rapporte qu'il était «écrit noir sur blanc que le Wydad ne s'est pas retiré du match (thèse défendue par les dirigeants de l'EST, ndlr), mais que l'arbitre a sifflé la fin après concertation avec les membres du Comité exécutif présents», avant de conclure que «le commissaire a décrit comme lamentables les conditions de sécurité et d'organisation de ce match». Ainsi, le Maroc ira à la CAN, la menace de ne pas y participer ni faire jouer aucun club lors des compétitions continentales est levée. Un soulagement pour ceux qui voyaient en cette malheureuse partie de football, une atteinte à une relation fraternelle entre deux nations maghrébines qui allait priver le royaume d'une participation à la CAN-2019. Pour sa part, le ministre tunisien des Affaires étrangères a répondu à la CAF, critiquant vigoureusement la décision de faire rejouer le match retour. Le gouvernement tunisien semble revenir à un ton plus mesuré, avec la dernière déclaration du ministre de l'Intérieur Hichem El Fourati. «Sans mentionner le bureau exécutif de la Confédération africaine de football, le responsable a loué les efforts consentis par le gouvernement pour assurer les conditions de stabilité dans son pays. La culture sécuritaire se veut enracinée en Tunisie et n'est guère une approche émergente chez la génération d'aujourd'hui», a-t-il affirmé hier en réponse aux questions de journalistes. El Fourati a rappelé que Tunis a «organisé avec succès bon nombre de rendez-vous multisectoriels avec de multiples enjeux, dont les préparatifs logistiques sécuritaires, de ressources humaines et de renseignement pour abriter le 30e Sommet arabe. Ceux-ci s'est déroulé dans les meilleures conditions fin mars outre les différentes échéances culturelles et sportives».


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