Algérie

Tous ne parlent plus que de cela !


Banaliser le mouvement, éteindre les énergies et réduire la contestation à une kermesse hebdomadaire, les hauts responsables, qui ne semblent pas vouloir plier bagage, ont tout à fait les moyens de jouer les prolongations et sur les nerfs des Algériens.J'ai beaucoup aimé ces derniers jours me laisser expliquer par quelques-uns de ces jeunes pourquoi on ne devrait pas, en haut lieu, compter sur un quelconque renoncement de leur part. Depuis qu'à travers la Toile ils se sont raconté leur malaise et découvert qu'ils partageaient le même ressentiment à l'égard d'une hiérarchie qui ne veut en aucun cas passer le flambeau, tous ont convenu que rien ne serait plus jamais comme avant.
Il m'est arrivé de dire précédemment que «tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse», tellement les abus de langage et autres tentatives d'intimidation paraissaient ne plus faire aucun effet sur des jeunes qui découvrent qu'ils ne sont en rien coupés les uns des autres ni même isolés du monde. La fermeté a grandi avec le fait qu'en usant d'un vocabulaire qui leur est propre, ils ont tapé dans le mille et gagné l'adhésion populaire.
Les lecteurs familiers de cet espace savent combien ce qui se partage dans les taxis m'intéresse. J'ai toujours dit que ce qui s'y échangeait était un reflet extrêmement intéressant de la société. J'en ai pris un hier et devinez de quoi on a parlé ' Du «système maffieux», responsable de tous les maux qui rongent la société.
A un moment du parcours, le chauffeur s'est arrêté devant une jeune fille. Aussitôt assise à côté de lui parce que nous étions déjà deux à l'arrière, elle demanda s'il y avait un rassemblement aujourd'hui. Il n'en fallait pas plus au taximan pour refaire le point sur la contestation. «Ils s'imaginent qu'on ne sait rien. Ils nous prennent pour des imbéciles. Mais c'est de notre faute, on les a laissés faire. Ils ont ruiné le pays et ne veulent pas partir parce qu'il y a encore à gratter. Comment voulez-vous ne pas sortir manifester '»
- «D'habitude, c'est au stade que vous dites votre colère, non '» Il sourit. «Maintenant, on le fait dans la rue. C'est mieux !»
M. B.
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