Algérie

"Tous les indicateurs alertent d'une quatrième vague"



En dépit d'une situation épidémiologique plus ou moins stable ces dernières semaines, nombre de spécialistes réitèrent sans cesse leur appel à la vigilance, au respect des gestes barrières et incitent à la vaccination, car le pays, comme l'attestent certains indices, n'est pas à l'abri d'une quatrième vague."La situation épidémiologique actuelle est stable avec une petite tendance vers une recrudescence ces derniers jours. En effet, après avoir vécu une stabilité dans le nombre de cas enregistrés avec la PCR et dans les cas de décès avec les cas d'accès aux soins intensifs, le virus est pour nous une évaluation. Malgré la décrue, la Covid reste toujours dangereuse.
On enregistre toujours 70 à 80 cas par jour, et actuellement, le nombre dépasse les 100 cas, ce qui prouve que le virus est toujours présent", explique à Liberté le Dr Melhag, chercheur en virologie.
Selon lui, il est toujours dangereux parce que chaque jour, nous enregistrons pas moins de trois à quatre décès. "Un autre indicateur qui est l'accès aux soins intensifs : chaque jour, dix à une vingtaine de cas. Deuxième critère de dangerosité : le variant Delta est toujours présent en Algérie. Malgré les chiffres qui confirment la décrue, le virus est toujours là.
Un autre critère d'évaluation, c'est la vaccination, la décroissance de la courbe de vaccination, soit une réticence des citoyens", détaille-t-il. S'agissant des facteurs sur lesquels les scientifiques s'appuient pour prédire une éventuelle quatrième vague incertaine pour certains, le scientifique explique que "pour cela, on se base sur des indicateurs internationaux dont la recrudescence du virus dans les pays d'Europe de l'Est et d'Europe occidentale, en Angleterre, en Russie, ainsi qu'en Chine, où les autorités appellent la population à stocker les denrées alimentaires et à fermer certaines villes. Dans les pays arabes également, on assiste à un rebond de la pandémie".
"En Algérie, il y a plusieurs facteurs, dont l'état de relâchement général, qu'on enregistre ces derniers jours, et qui coïncide avec l'organisation de la campagne électorale, car on peut contrôler l'application du protocole sanitaire dans les salles de meetings, mais pas à l'extérieur (dans les cafés, dans les restaurants...). Le port du masque est aujourd'hui abandonné. Le deuxième facteur de risque est le faible taux de vaccination qui tourne autour de 24% d'Algériens vaccinés avec les deux doses, alors que pour atteindre l'immunité collective, il faut vacciner au moins 70% de la population", souligne le Dr Melhag. Autre facteur de risque : le virus Delta lui-même qui a une vitesse de propagation très rapide (facteur de 1 pour 8) qui se diffuse de façon exponentielle, voire constituant un facteur aggravant.
"Avec les facteurs précités réunis, on peut prévoir une quatrième vague très violente", prédit-il. Sur un autre volet, le chercheur en virologie affirme, en substance, qu'en partant d'une évaluation du terrain, le citoyen, bien qu'il ait une culture sanitaire, n'est pas prêt à affronter une quatrième vague. "Cependant, les autorités publiques et sanitaires ont acquis une expérience avec les trois vagues précédentes qui leur permettra de gérer une éventuelle quatrième vague", dit-il.
Tout en plaidant pour une application stricte des mesures de prévention, dont le port du masque, le lavage et la désinfection des mains, ainsi que la distanciation physique, le Dr Melhag, connu pour être un volontaire de la campagne de sensibilisation pour la vaccination, a, par ailleurs, demandé aux praticiens et aux professionnels de la santé de ne pas baisser les bras et de ne pas déposer les armes.
"Pour convaincre les citoyens, il faut d'abord majorer les risques du Covid et dire les bienfaits de la vaccination en expliquant la balance bénéfices et risques de la vaccination. Ces derniers sont minimes, voire inexistants, parce qu'en Algérie, l'on n'a enregistré aucun accident vaccinal grave. Cependant, la vaccination peut nous épargner une saturation des structures hospitalières, et du coup, des cas graves nécessitant une admission au service de réanimation, et donc, davantage de décès", soutient, enfin, le virologue.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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