L'approche du mois de Ramadhan, annoncé pour la première quinzaine dumois de septembre, a poussé de nombreuses familles constantinoises à se dirigerdéjà vers la banque BDL de la rue Tatache spécialisée dans le prêt sur gage. Ainsi, cette formule, en réalité une solution de dernier recours, estdevenue incontournable toute l'année pour une population aux revenusparticulièrement limités, complètement laminée par la cherté de la vie. Cet engouement a d'ailleursincité la banque à se renforcer, en moyens techniques, en personnel et enliquidités, pour pouvoir faire face à une grande affluence et à une demande deprêts de plus en plus importante. Car si autrefois on prenait quelquesprécautions et beaucoup de discrétion pour aller mettre « au clou », contraintet forcé, quelques bijoux en or pour emprunter de l'argent, cela a beaucoupchangé aujourd'hui. La banque est devenue un banal lieu de rencontre où l'onvient déposer des bijoux pour des prêts, sans états d'âme, si ce n'est ledésespoir d'être réduit à cette difficile situation. Bien que ces prêts nereflètent pas la valeur réelle de l'objet, tout le monde s'accorde à dire qu'ilvaut mieux le gager pour six mois avec une possibilité de paiement parfractions, plutôt que d'aller solliciter un prêt chez des particuliers, ou desolliciter des crédits aux commerçants du coin, souvent accordésparcimonieusement et avec condescendance. Ici, à la banque, c'est plus commodeet surtout plus anonyme. Des clients rencontrés dans le hall ou devant laporte, nous ont déclaré que les prêts varient entre 10.000 et 50.000 dinars,remboursables en six mois, renouvelables pour la même durée, après paiement desintérêts précédents. Ainsi, l'approche du mois sacré du Ramadhan et de larentrée scolaire a donc provoqué des chaînes assez importantes, qui se formentsouvent bien avant l'ouverture des portes de la banque, avec les hommes d'uncôté et les femmes de l'autre. Un service d'ordre veille au bon déroulement desentrées. Le client obtient rapidement son argent après vérifications del'identité, l'authenticité de l'objet en or, son pesage et son estimation. Toutjuste quelques minutes après ces opérations, le client est appelé au guichet depaiement pour percevoir son argent en liquide. Il n'y a plus de fausse honte àagir ainsi, disent plusieurs clients, des hommes et des femmes, qui tentent dese constituer une petite «réserve financière» à l'approche du Ramadhan, lessalaires étant insignifiants ne peuvent subvenir aux besoins par rapport aucoût de la vie, pendant le mois sacré où les dépenses augmentent sensiblement. Selon des employés de la banque,c'est approximativement une centaine de personnes, par jour, qui viennentdemander des prêts. Mais ce chiffre risque de doubler, voire de tripler vers lafin du mois ou à une semaine du mois de jeûne. Mais tous les employés sont déjàen mesure de faire face, habitués depuis des années maintenant à l'affluxpendant les jours précédant le mois de Ramadhan.
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Posté Le : 16/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkrim C
Source : www.lequotidien-oran.com