Tous les chemins mènent au marché d'El-Khroub

Dans une gadoue de près de dix centimètres d'épaisseur, les «chasseurs» du mouton de l'Aïd ont bien du mal à dégager leurs chaussures de plomb et se mouvoir sans des efforts surhumains. Sous une pluie battante et par un froid glacial, il est bien difficile pour tout acheteur de faire la nuance entre un mouton bien gras et un autre «engraissé» par la pluie. Dans une cohue indescriptible, enfants, adultes et même quelques mères de familles téméraires se bousculent sans relâche et souvent sans ménagements. Burnous, gros pardessus et imper font bon ménage. L'essentiel pour ce beau monde c'est avant tout d'acheter le plus bel ovin au meilleur prix. Et c'est précisément sur ce point que vont diverger les offres et les demandes. Même si les «sudistes» sont arrivés en renfort avec leurs beaux moutons des steppes, les prix n'ont pas changé par rapport aux premiers jours de ce mois de décembre. Dans cette véritable foire d'empoigne et quel que soit le prix, chaque acheteur potentiel souvent accompagné d'une ribambelle d'enfants va ressortir du souk avec sa bête et ne tarira pas d'éloges sur la qualité du «produit» qu'il vient d'acquérir.