Il est désormais démontré que la sécheresse n'est qu'un phénomène aggravant de la désertification, au lieu d'en être la principale cause, pour ne citer que ce phénomène. Les bouleversements climatiques qui échappent à la volonté des pays sous-développés, mais qui sont le fait de l'exploitation abusive de leurs ressources naturelles, se ressentent à travers l'appauvrissement des populations démunies quant à leurs sources de revenus. On remarquera, à travers toutes les expertises sur la question de l'environnement et du maintien durable des équilibres écologiques, que l'Homme et l'évolution de son mode de vie sont au centre de tous les débats. Cela explique mal le peu d'intérêt accordé aux Sciences sociales dans les pays pauvres, soucieux du seul modèle industriel qui nécessite quant à lui des formations d'ingénieurs, au moment où le Nord importe de la main-d'oeuvre technique en développant justement les filières des Sciences juridiques et sociales. L'avenir immédiat paraît se dessiner avec l'appui du Droit et la vie internationale ne peut plus se concevoir sans cela. Il est regrettable que, dans les pays comme le nôtre, cette matière reste boudée par les candidats aux études universitaires, lui préférant des disciplines ouvrant la voie à l'exil. Le rush des préinscriptions en cette période le démontre. Que fait l'Etat pour redonner à ces filières leur suprématie naturelle ? L'environnement est lui aussi devenu une question de respect des normes internationales inscrites dans des conventions et donnant lieu à des plans d'action traduits par des textes juridiques. La question pour les pays développés est de savoir comment réduire la consommation sans diminuer le niveau du développement. Equation à plusieurs inconnues et particulièrement l'inconnue politique qui ne laisse plus de place aux particularités idéologiques. Gauches et droites de différents pays parlent le même langage lorsqu'il s'agit de l'environnement, mais agissent différemment dans la pratique une fois les élections passées. Les analystes attribuent cette différenciation aux concepts que chaque partie défend pour respecter ses engagements. Or, si l'avis des technocrates est pris en considération pour baliser la norme et lui donner les moyens d'être respectée, le gros du travail de réflexion se fait dans la sphère de la réflexion sociale et juridique et enfin politique. Qu'avons-nous préparé comme terrain d'atterrissage pour récolter quelques futurs experts en Sciences sociales qui nous expliqueront les atouts et les blocages de notre société ? Des amphithéâtres complets dès le premier cours matinal, laissant nombre d'étudiants à l'extérieur ? Pourquoi la même attention relative que celle accordée aux « Sciences de l'ingénieur » en terme de places et de conditions pédagogiques ne sont-elles pas accordées aux juristes et autres sociologues ? S'il est vrai que tout le secteur de l'Enseignement supérieur mérite une totale révision et le tracé de véritables objectifs de développement, il reste que les Sciences sociales sont et resteront longtemps le parent pauvre du pays parce qu'elles posent des questions de fond. Volontairement. Alors, nous n'aurons que des ingénieurs auxquels on fait croire qu'ils sont le centre du monde. Trop peu pour un pays et erreur fatale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Saïfi Benziane
Source : www.lequotidien-oran.com