Tous et tout le monde perdent pied

Le monde entier ne pouvait imaginer avec exactitude les dégâts qu'allait causer le coronavirus. Son mystère et ses effets ne permettaient pas une anticipation sur une stratégie à tenir et les Etats comme les esprits étaient accaparés dans l'urgence par le palliatif des confinements et la recherche d'un remède médical pour limiter les dégâts. Ceux-ci se comptent aujourd'hui en millions de morts et les crises aux différentes faces et phases se sont présentées en multiples additions pour mettre à mal des cultures ancrées et les tracés coutumiers de la consommation adoptée depuis des lustres par une large tranche de la population humaine. Pour clore le tout et réorienter le parcours des hommes, le dérèglement climatique se présente en cerise pourrie sur le toit de la Terre en déconfiture.De fait, il n'est pas faux d'affirmer qu'une mue profonde de la civilisation s'opère dans un désarroi évident portant avec elle l'obligation faite aux vivants de s'adapter dans la douleur à un nouveau rythme de vie. Le phénomène récent victimise ceux habitués aux petites aisances qui peu à peu se rendent compte que les articulations familiales habituelles se décomposent sous la pression du besoin parfois même avec les empreintes de la misère. Les aides solidaires en nourritures ne concernent plus seulement que les régions déshéritées où la famine est une seconde nature, mais s'étalent et se multiplient aujourd'hui dans les contrées occidentales hier encore habituées à la clémence du ciel et aux plaisirs des papilles jusqu'à faire disparaître l'allégresse des gorgées d'eau fraîche des fontaines des places publiques.
De nombreuses sociétés occidentales sont appelées à se serrer la ceinture en accusant une inflation galopante saupoudrée par les affres causées par la guerre en Ukraine. Les accusations et les mises en cause ne tiennent que par les reflets émis par leurs devantures car le mal est autrement plus profond.
On ne se rend probablement pas compte qu'une réelle révolution mondiale est entamée et que tous et tout le monde perdent pied.