Tous dans le cirage !

Le chef de l'Etat vient de convoquer le corps électoral, fixant la date de la prochaine élection présidentielle au 17 avril 2014. Des trois inconnues initiales qui alimentaient la chronique politique algérienne, il n'en reste désormais que deux : la révision de la Constitution, un chantier bel et bien lancé mais dont on est sans nouvelles depuis bientôt un an et la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, que les analystes donnent, tour à tour, pour "sûre", "improbable" ou carrément "écartée".Pour l'une comme pour l'autre de ces inconnues, les Algériens devront encore attendre. Et, en attendant, les observateurs devront se suffire des déclarations des Sellal, Saâdani, Ghoul and Co pour tenter de percer le mystère et tirer des plans sur la comète. Autant dire qu'ils seront réduits à jouer aux devinettes.Car ni le Premier ministre, ni le chef contesté du FLN, ni celui de Taj ne sont des voix autorisées. Ils ne semblent pas réellement informés de ce qui se trame dans les hautes sphères. Ils connaissent sûrement les protagonistes d'un bras de fer au sommet qui, à présent, se fait évident, à telle enseigne que cela, tous les Algériens ont fini par le comprendre plus ou moins. Voyez d'ailleurs comme Louisa Hanoune elle-même en parle. Dans ce micmac indescriptible, chacun se positionne selon ce qu'il souhaite ou ce qu'on lui a fait croire. Et, souvent, on fait croire à chacun que le deal convenu correspond exactement à son souhait. Du coup, Saâdani soutient mordicus que Bouteflika est partant pour un quinquennat de plus, Sidi-Saïd et Benyounès acquiescent, tandis que Benflis, lui, aussi sûr de son fait, s'apprête à annoncer sa candidature dès demain. Il est vrai que Ghoul semble gagné par le doute, d'où cette inconstance remarquable dont il fait montre ces derniers jours.Pendant ce temps, Bouteflika se tait. Détrompons-nous, s'il ne dit rien sur ses intentions, ce n'est pas forcément pour maintenir le flou et laisser ses opposants et ses adversaires dans le cirage. C'est peut-être parce qu'il n'en saitque dalle, lui aussi. Car, pour lui aussi, deux inconnues restent toujours... inconnues : l'évolution immédiate de son état de santé, d'une part, et le cours incertain puis l'issue de ce bras de fer au sommet devenu secret de Polichinelle, d'autre part.NomAdresse email