L'aviation israélienne, en dépit d'une vive dénonciation de l'opinion publique internationale, continue son massacre systématique dans la bande de Ghaza. Au huitième jour de pilonnage, plus de 190 personnes, essentiellement des civils et dont un quart sont des enfants, ont été tuées. On compte aussi 1 300 blessés et plus de 17 000 déplacés. Les dégâts matériels dans le secteur de l'habitat et des infrastructures de base sont cataclysmiques. Ciblant ouvertement des maisons et des quartiers résidentiels, l'armée de l'air israélienne veut manifestement faire un maximum de victimes et de dégâts dans ce qui s'apparente à une gigantesque opération punitive. Et, la situation serait appelée à se détériorer davantage dans les heures et les jours qui viennent. Comme il fallait s'y attendre, l'offre égyptienne de cessez-le-feu entre les deux parties a été rejetée «dans le fond et dans la forme» par le mouvement palestinien Hamas. Ce dernier, déjà en froid avec les nouvelles autorités égyptiennes depuis la destitution du président Mohamed Morsi et l'interdiction du mouvement des Frères musulmans, qualifie la proposition égyptienne de «capitulation, pure et simple». Les Américains, qui se sont empressés de saluer cette offre de trêve, mettent en garde le Hamas contre une escalade dramatique de la situation. Dans un élan similaire, Français, Allemands, Anglais et Canadiens estiment aussi que l'Etat hébreux serait dans son droit de légitime défense. Il ne fallait pas plus pour que l'Etat sioniste durcisse davantage le ton. «Nous allons continuer à frapper le Hamas et les autres organisations terroristes, jusqu'à ce que la sécurité des Israéliens soit assurée», laisse entendre Moshé Yaalon, le ministre israélien de la Défense. Mais dans cette guerre, atroce et aveugle, ce sont les populations et les simples citoyens qui payent les pots cassés. La Ligue des Etats arabes, se joignant à John Kerry, a pareillement salué cette «controversée» initiative égyptienne. Divisés et incapables, les arabes ne font que constater les dégâts, en dénonçant verbalement la violence des raids israéliens. En clair, le Hamas, qui a beaucoup perdu de sa superbe depuis le printemps arabe (Syrie, Egypte, Etats membres du CCG), se trouve, semble-t-il, en mauvaise posture. Face au péril encouru, le Président de l'autorité palestinienne sollicite la protection de l'ONU. Dans une lettre à Ban Ki-moon, Mahmoud Abbas préconise de «placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU». Aussi impuissants que les Etats arabes, l'ONU et son Conseil de sécurité n'arrivent pas, non plus, à contraindre Israël au respect des lois et règlements internationaux. Ban se dit sentir «une responsabilité envers les Palestiniens qui, notamment dans la bande de Ghaza, ont été longtemps empêchés de jouir de la liberté et de la dignité qu'ils méritent». On aurait dit un diplomate arabe ! À travers le monde, les manifestations anti-sionistes de soutien à la population de Ghaza se poursuivent. Dans beaucoup de capitales, des rabbins et des Juifs s'étaient joints volontiers aux cortèges de mécontents pour dénoncer le génocide perpétré contre des femmes et des enfants. Ces manifs sont porteuses d'espoir. À Vienne, Américains et Iraniens ont repris les discussions sur le dossier du nucléaire. On peut supposer qu'il serait aussi question de Ghaza, un peu sur la marge. À l'évidence, tout le monde est complice du calvaire de Ghaza.K. A.
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Posté Le : 16/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Amghar
Source : www.latribune-online.com