Algérie

Tous avertis!



Le P-DG de l'Entmv et le chef d'escale d'Alger de cette entreprise ont été limogés sur ordre direct du président de la République. Il y a eu, certainement, accumulation de fautes de gestion ou de mauvaise appréciation de la situation. Par rapport à ce transporteur par voie maritime précisément, les manquements aux missions étaient nombreuses et l'un des épisodes aura été le spectacle déplorable dont l'agence d'Algérie Ferries à Paris a été le théâtre. Une bousculade prévisible avait mis à mal l'image d'Algérie Ferries. Elle aurait facilement pu être évitée. Au lieu de réparer leur camouflet, les responsables ont poursuivi dans leurs erreurs jusqu'au scandale (lire l'article ci-dessous de Salim Benalia) qui leur a valu un limogeage public, avec une sorte de dénonciation de leur incapacité à gérer leurs entreprises dans les normes internationalement admises. Le pot au roses a été découvert et il était clair que la sanction devait tomber et confondre deux hauts cadres qui ont mis à mal des milliers de compatriotes et terni l'image du pays. Cela étant dit, ce limogeage n'est pas le premier du genre. Des fins de fonctions ont été signifiées à des dizaines de hauts fonctionnaires. Aucun corps d'Etat n'a été épargné. Des P-DG d'entreprises publiques, des walis, des ministres et même des conseillers du président de la République ont dû quitter leurs postes sur instruction du chef de l'Etat. Il y a visiblement, dans l'attitude du président de la République, une volonté de ne rien laisser au hasard. Et plus encore, on est amené à comprendre que nul en Algérie ne peut se targuer d'autres moyens de conserver son poste, ou encore, gravir l'échelle des responsabilités que celui de ses propres compétences et son dévouement à la patrie. Pour une fonction dans la haute administration, ces deux critères marchent de pair. Il est exigé de tout cadre de la nation d'aimer son métier autant que son pays. Le président de la République semble dire à toute la composante de la superstructure du pays qu'il ne peut exister d'autres éléments d'évaluation. Et ces limogeages en sont la traduction sur le terrain. La détermination du président de la République à ne jamais marchander l'intérêt du pays et des citoyens est un signal fort à l'opinion nationale, quant à l'impérieuse nécessité pour chaque Algérien proposé à un poste de direction de bien soupeser le poids de la responsabilité. Il s'agit pour le nominé à ne pas foncer tête baissée et plonger dans un engrenage dont il ne connaît rien du tout, au risque de passer pour le problème au lieu d'en être la solution. Le message du président Tebboune est on ne peut plus clair, à savoir que la responsabilité n'est pas une fin en soi, mais un moyen pour le cadre à exercer ses talents, faire avancer le secteur dont il a la charge au bénéficie exclusif de l'Algérie et des Algériens. Il faut dire qu'à chaque limogeage, on découvre des agissements difficilement pardonnables. On y voit clairement une légèreté dans l'appréciation de l'intérêt de l'entreprise ou le département qui a échu au responsable limogé. Sérier les erreurs commises serait trop long, mais l'on retiendra la célérité de la réaction présidentielle et une réelle volonté de dénoncer publiquement des «fautes graves». On aura donc intégré que dans la nouvelle Algérie, il n'existe pas de cadre indéboulonnable. Tout le monde est soumis à l'obligation de résultat. Chacun a une mission dans la mécanique complexe qu'est un Etat. Du premier responsable, élu par le peuple pour faire avancer le pays, veiller à la cohésion et le représenter à l'étranger, jusqu'au DG d'une PME, installé par un conseil d'administration et auquel il devra rendre compte des missions qui lui ont été dévolues. Dans cette pyramide, le chef de l'Etat ne doit pas laisser les sentiments ou toute autre considération l'éloigner de son principal devoir qui consiste à «débrancher» les incompétents. C'est en somme, la philosophie qu'adopte Abdelmadjid Tebboune dans l'exercice de ses fonctions. En rendant publiques les décisions de licenciement de ministres, P-DG et conseillers, il met les haut gestionnaires du pays devant leur conscience. S'ils ne se sentent pas une capacité de relever les défis, ils peuvent perdre le poste et les privilèges qui vont avec en un clin d'oeil. Le président Tebboune construit la nouvelle Algérie. Et pour cela, il s'emploie à nettoyer les écuries d'Augias.


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