20 heures 30 minutes; les véhicules de la patrouille des services de sécurité quittent le siège de la Sûreté de wilaya de Constantine après un léger briefing regroupant les agents autour de l'officier de permanence, entamant ainsi leur tournée nocturne à travers la ville. On s'enfonce dans la nuit, avec ses ombres et ses surprises. Première destination : Une descente vers l'ancien cercle du MOC, près du marché ?''Boumezzou'' au coeur du centre-ville. Alors qu'un groupe d'agents de la police judiciaire prend la direction de Aouinet El-Foul pour couper la route aux éventuels fuyards, le reste de la patrouille aborde le lieu d'en haut, juste derrière le chantier de l'hôtel ?''Ibis'', afin de prendre en étau toute cette aire.
Les portières des ?''patrols'' s'ouvrent, et c'est le branle-bas de combat. Rapidement, le groupe prend d'assaut les coins sombres d'où déguerpissent avec célérité quelques individus, prenant leurs jambes à leur cou, dans une folle descente à travers le bois menant vers la rue du 20 Août 55, à Aouinet El-Foul. N'empêche, grâce à l'effet surprise, cinq personnes seront coincées par les agents de la police judiciaire, en état d'ébriété. L'endroit étant un débit clandestin de boisson alcoolisées, ou ?''Mista'' dans le langage populaire, on y découvrira sur place un lot de bières et plein d'autres bouteilles jonchant le sol. A l'issue d'un contrôle d'usage de l'identité des personnes trouvées sur ce lieu, ces dernières seront embarquées vers le commissariat central où l'on s'apercevra que l'une d'entre elles tombait sous le coup d'un avis de recherche, condamné qu'il était à une peine de prison par contumace.
Après l'exécution de cette procédure administrative, on reprendra la randonnée à travers les quartiers de la ville des ponts. Au niveau de la place la Brèche, ouverte récemment au public, la patrouille marquera une légère halte, fort réconfortante pour les familles attablées à cet espace autour des pots de crèmes puis, direction le monument aux morts sur les hauteurs de Constantine. L'endroit féerique est totalement abandonné à son obscurité. Seuls quelques jeunes veillaient dans la pénombre, savourant une fraîcheur insoupçonnée lorsqu'on demeure otage des murs chauds de la cité.
La nuit ôte le voile sur une ville en mal de vivre, dont la population se regroupe sur les trottoirs au bas des immeubles, faute de trouver un endroit plus clément où échapper à la fournaise des habitations. On monte vers Djebel El-Ouahch, plus précisément vers le parc d'attraction... qui n'attire plus personne depuis belle lurette. Rares sont ceux qui s'y aventurent de jour, alors que dire à minuit ? La place désertique est occupée par une horde de chiens errants. Triste décadence d'un lieu hautement touristique. Puis l'on bifurque du côté de Ziadia, El-Gammas, et retour au bercail par Bardo. R.A.S, les ruelles de Constantine sont absolument désertes aux alentours d'une heure du matin, imprégnées d'un calme qu'on aurait du mal à imaginer dans le brouhaha des foules de la journée. Mais la nuit est encore longue pour les patrouilles des services de sécurité qui demeureront aux aguets jusqu'au petit matin. ?''Vous avez assisté là à un travail routinier de la lutte contre la criminalité ordinaire'', conclura l'officier de permanence à l'intention des représentants des médias ayant accompagné ces opérations de sécurité qui suivront un programme renforcé tout au long de l'été, précise-t-on.
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Posté Le : 22/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com