Tournée dans les bureaux de vote de la capitale

A El-Harrach, une journée des plus ordinaires en ce 17 avril 2014, jour du scrutin pour les présidentielles. Le peu de citoyens croisés dans la rue s'acheminaient vers le marché plutèt que vers les bureaux de vote.Mehdi Mehenni - Alger (le Soir)L'école l'Emir Abdelkader, au centre-ville d'El-Harrach, érigée en bureau de vote, accueille peu de monde alors qu'il est déjà 11h. Un agent de sécurité posté à l'entrée affirme qu'ils n'étaient pas nombreux à venir voter depuis l'ouverture du bureau.«Généralement les gens viennent voter l'après-midi, quoique je doute fort pour cette fois-ci», ajoute-t-il. Pas loin, la place du marché grouille de monde. Les étals font courir les citoyens, les bureaux de vote les font fuir. «Je préfère aller trouver de quoi remplir mon couffin pour alimenter la marmite de madame. Voter ne changera rien pour nous, étant donné que les jeux sont faits d'avance. Au moins, je n'aurais pas à cautionner une telle mascarade», témoigne un quadragénaire qui passait, indifférent à cèté d'un bureau de vote.A Alger-Centre, plus précisément à Meissonier, l'école Menani reçoit quelques femmes d'un âge avancé pour, disent-elles «accomplir leur droit de voter». Elles disent avoir pris la décision d'aller voter après qu'elles eurent vu et entendu à la télévision que certaines parties veulent mettre l'Algérie à feu et à sang. «Pauvres dames, la propagande à deux sous du pouvoir a eu raison d'elles», rétorque un jeune homme à sa compagne.«Je vote MCA !»A Bab-El-Oued, place des Trois Horloges, des jeunes du quartier, près d'un bureau de vote mais loin de l'urne. à‡a parle football. Et «ça vote le Mouloudia d'Alger», comme lancé par un clubiste.Un autre ironise : «Je ne vote pour aucun candidat, car personne n'a évoqué le football dans son programme, encore moins le MCA.» A Aïn Benian, l'école El-Djamila est pratiquement désertée alors que l'horloge affiche 14h. «A l'heure qu'il est, je crois que les gens préfèrent profiter d'une petite sieste. C'est mieux pour la santé et le moral que d'aller voter», rigole un vieux monsieur.A Kouba comme Hussein-Dey, ou encore Bordj-El-Kiffan, Bordj-El-Bahri et Rouiba, peu de gens ont été croisés dans les bureaux de vote alors qu'il était 17h passées.Enfin, il est à signaler qu'entre ce qui a été constaté sur le terrain et le chiffre de 37% de taux de participation à Alger annoncé par les officiels, subsiste un grand écart.