Tournée à Oran de la troupe mostaganémoise El Ichara

«El Warda oua Chouk» présentée au TRO La troupe théâtrale El Ichara de Mostaganem a inauguré, dimanche dernier, sa tournée à Oran, qui entre dans le cadre d’un programme d’échanges culturels interwilayas, par la représentation de la pièce théâtrale «El Warda oua Chouk», conçue par Djamel Bensaber, le mentor de la troupe.   C’est devant un parterre hélas dégarni que les jeunes éléments de la troupe ont présenté ce spectacle s’annonçant beaucoup plus comme un exercice dramatique de formation que comme un spectacle théâtral bien élaboré. «El Warda oua Chouk» se présente comme un pot-pourri d’extraits d’œuvres du patrimoine théâtral universel liés par un fil conducteur, le thème de l’amour contrarié. Sur une scène nue, limitée au fond par deux penderies qui constituent les seuls accessoires, huit comédiens et comédiennes, tout de blanc vêtus, vont installer une halqa et interpréter à tour de rôle un couple de personnages célèbres persécutés par le destin parce que leur idylle se trouvera compromis par diverses considérations. Les scènes seront ponctuées par des compositions chorégraphiques rudimentaires. L’honneur reviendra bien naturellement au dramaturge mostaganémois Ould Abderrahmane Kaki, le père spirituel de la troupe El Ichara et dont Djamel Bensaber s’est attelé à perpétuer la tradition théâtrale, avec un fragment de sa célèbre pièce «Koul Ouahed Ou Houkmou» où l’union des personnages de Saadi et Djouhar est empêchée par les prétentions amoureuses d’un sexagénaire fortuné et polygame. Ce sera ensuite le dilemme cornélien entre Rodrigue et Chimène, puis la scène finale du drame shakespearien de Roméo et Juliette où les deux personnages se confesseront mutuellement leur amour avant de se suicider et, enfin, le dénouement tragique de la romance de Antar Bnou Cheddad et de Abla. Le spectacle se terminera en apothéose par un mariage bien de chez nous. Au cours de sa tournée à Oran, la troupe El Ichara est appelée à présenter cinq autres spectacles, dont deux pour enfants, au TRO et au Palais de la culture. Depuis sa création en avril 1975, cette formation mostaganémoise s’est attelée -sous la houlette de ses membres fondateurs MM. Berkani, Abbas et Bensaber- à affermir son statut d’école de théâtre et a pu, grâce à son dynamisme, s’illustrer dans bon nombre de rencontres théâtrales aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Aujourd’hui, un accord de jumelage lie la troupe El Ichara à une formation théâtrale tunisienne de la ville de Bahja qui a permis le développement des échanges d’expériences et s’est concrétisé par l’organisation de stages et de tournées dans les deux pays.