Comme attendu, la projection du long métrage En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, a drainé une foule nombreuse, venue découvrir la trame de ce film ayant remporté plusieurs distinctions.Pour rappel, le film a été soutenu par le Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques (Fdatic). Il a été projeté au 70e Festival de Cannes 2017, dans la section «Un certain regard», où il a reçu une bonne critique, ainsi qu'à la 15e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa. A la dixième édition du Festival international d'Oran du film arabe, ce long métrage a décroché quatre prix : le Grand Prix du festival, le Wihr d'or, le Prix du meilleur réalisateur, le Prix du meilleur espoir féminin pour Hania Amar, le Prix du meilleur espoir masculin pour Mehdi Ramdani.
Parmi les convives présents, citons, entre autres, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, les réalisateurs Ahmed Rachedi et Belkacem Hadjadj, le producteur algérien Prolégométres Jaber Debzi, David Thion, le producteur français les films Pelléas David Thion, ainsi que l'ensemble de l'équipe artistique et technique.
Cette coproduction française, allemande et algérienne, d'une durée de 1h53 mn revient sur trois récits différents. En attendant les hirondelles ne se décline pas sous la forme d'une histoire linéaire, mais plutôt propose trois destins de personnages aux générations espacées et aux profils différents, mais dont le dénominateur commun est ce déchirement interne. Le réalisateur algérien, Karim Moussaoui, a mis l'accent sur ces moments-là que traversent ces personnages, et ce, en attendant des jours meilleurs. La première histoire revient sur le personnage de Mourad. Un promoteur immobilier divorcé, qui se rend très vite compte que tout lui échappe. Son fils Nacim, étudiant en médecine, ne veut plus poursuivre son cursus. Celui-ci fait un accident de moto mais ses jours ne sont pas en danger. En se remariant, Mourad était convaincu qu'il allait être un autre homme, rangé et heureux à la fois, mais?en vain. Les minutes du film s'égrènent, pour laisser place, à la deuxième histoire : celle de Aïcha, qui décide de se marier avec un autre homme, alors qu'elle est toujours éprise de son ex-Djallil. Ce jeune de son quartier ne peut pas lui assurer une sécurité sociale. La caméra enchaîne, par la suite, par l'histoire du neurologue Dahmane.
Ce dernier a été kidnappé par les terroristes durant la décennie noire pour soigner les malades dans le maquis. Alors qu'il prépare ses noces et attend une promotion de travail, une femme violée qu'il a connue au maquis lui demande de donner son nom à son fils, né sous x. Lors du débat, organisé à la fin de la projection, le réalisateur Karim Moussaoui précise qu'à travers ces trois histoires il ne porte pas de jugements. «Je ne porte pas, dit-il, de jugements. Je ne dis pas qu'il faut faire tel ou tel choix. Je présente tout simplement une situation. J'ai peut-être mes propres réponses subjectives, ou peut-être temporaires».
Le réalisateur est convaincu qu'on passe d'une histoire à une autre comme une envie de traverser un territoire avec des histoires différentes. «A la fin, on va entamer une histoire pour dire qu'on peut raconter encore des histoires», ajoute-t-il. L'orateur confie qu'en écrivant, il s'inspire toujours de personnes qui l'entourent et qu'il connaît et de ce qu'il lit dans les articles de presse et autres. «Des situations que je peux connaître personnellement. Les moments de doute et de dilemme. Dans mes lectures dans les journaux, je lis plein d'histoires sur la vie des gens, sur ce qui s'est passé après les années 90 en Algérie sur ces femmes qui se sont retrouvées avec des bébés. On s'inspire bien évidemment de plein de choses, après il y a un travail de recherche à faire». A la question de savoir quel a été le budget alloué au financement du long métrage En attendant les hirondelles, le producteur algérien, Jaber Debzi, a révélé que la somme oscillait entre 1 million et 800 000 euros.
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Posté Le : 23/09/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com