Algérie

Tourisme : Les investisseurs victimes des lenteurs bureaucratiques


L'investissement dans le secteur touristique est en butte à un certain nombre de problèmes, dont les lourdeurs bureaucratiques, les difficultés d'accès au foncier et au crédit bancaire. Si les investisseurs nationaux s'impliquent de plus en plus dans le développement du tourisme en Algérie, la plupart rencontrent des handicaps sur le terrain. Or, le pays a tout à gagner dans cette affaire. Les investissements touristiques en Algérie (2008-2009) atteignent 333 projets, ce qui représente 31 800 lits. Djilali Mehri, président de SIEHA, une entreprise créée avec le groupe Accor pour la réalisation des hôtels Novotel et Ibis, a reconnu que son groupe fait face à plusieurs obstacles. Un projet de 600 millions de dollars à Madagh (un site chevauchant sur les territoires des wilayas de Témouchent et d'Oran) a été proposé mais ce dernier « attend la réponse des autorités ». Pourtant, le projet en question a toutes les chances d'aboutir au regard du crédit dont dispose l'investisseur. Il a fallu beaucoup de persévérance et de patience pour assister à l'inauguration du premier hôtel de la chaîne Ibis en Algérie en début d'année 2009. Les autres Ibis sont prévus pour l'année prochaine : Ibis Oran en février 2010, Ibis Constantine (avril 2010), et Ibis Tlemcen (juin 2010). Selon des sources crédibles « le manque de ciment bloque les travaux ». Un représentant d'un investisseur dénonce « la mauvaise organisation des services de l'Etat. Pour avoir le foncier, c'est toute une histoire et quand on l'a, ce n'est pas fini... Les investisseurs ont besoin de visibilité alors que l'Etat change les lois tous les trois mois ». Ces dysfonctionnements doivent être pris en charge par l'ensemble des secteurs car le tourisme est une économie transversale qui renvoie à d'autres domaines tels que les transports, les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, l'aménagement de l'espace et la ressource en eau.Son développement ne peut donc se concevoir sans l'intégration de ces différentes dimensions qui nécessitent une forte coopération intersectorielle. Les projets sont à la recherche d'un retour sur investissement plus ou moins rapide, d'un effet d'entraînement ou du maintien d'une activité économique plus ou moins forte. Les investisseurs s'engagent à mobiliser les moyens de financement nécessaires à la réalisation de leurs projets dans les délais souscrits, veiller au respect des lois et règles relatifs aux normes d'urbanisme, d'environnement et de la qualité et s'inscrire dans une dynamique d'amélioration de la qualité de service dans les établissements touristiques et hôteliers. En contrepartie, les pouvoirs publics apporteront un accompagnement aux investisseurs dans les domaines de la formation des personnels en gestion et aux métiers ainsi que dans le domaine de la démarche qualité PQTA (Plan qualité tourisme Algérie), l'insertion de leurs établissements dans les circuits touristiques à proposer aux marchés nationaux et internationaux et dans les supports de promotion et de publicité de la destination Algérie et l'innovation et l'utilisation des TIC pour la promotion et la communication de leurs produits. Malgré ses 1200 km de bande côtière et des atouts naturels dans le grand Sud, le manque d'infrastructures se fait sentir en Algérie. Le gouvernement a abandonné depuis 30 ans la politique de construction de complexes hôteliers. De grandes chaînes hôtelières internationales ont pris le relais mais à des prix plus élevés. Un séjour de dix jours dans un hôtel 3 étoiles coûte entre 45 000 et 60 000 dinars pour une seule chambre, un prix que même les cadres moyens ne peuvent payer. Le manque d'infrastructures et la difficulté que rencontrent les investisseurs avantagent les vacances à l'étranger. La Tunisie tire un très grand profit. Plus d'un million d'Algériens ont visité ce pays depuis 2009. Les statistiques précisent qu'en juillet dernier, 47 000 familles algériennes sont venues d'Algérie ramenant avec eux près de 20 millions d'euros. En plus, les statistiques montrent clairement que le touriste algérien est classé parmi les dépensiers avec une moyenne de 300 dollars par semaine. Face à la crise mondiale, un site tunisien Business news.com apporte ce commentaire : « Heureusement que les Algériens sont là pour palier cette défaillance bien qu'ils ne soient pas très portés sur les hôtels. Leur présence dynamise les activités parallèles au tourisme comme la restauration, l'animation maritime et le commerce. »
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