Algérie

Tourisme : Les agences de voyages dans l'expectative



Après leurs homologues de l'Est, du Centre et du Sud, mercredi après-midi, c'était au tour des agences de voyages et de tourisme de l'ouest du pays à procéder au renouvellement du bureau régional du Syndicat national des agences de voyages (SNAV).
La prochaine étape, apprend-on du premier responsable régional, M. Midoune, qui vient d'être réélu, sera la préparation d'une assemblée générale qui réunira les délégués régionaux pour élire les membres du bureau national et dont la date sera fixée au courant de cette semaine. Ce rendez-vous est aussi l'opportunité pour le syndicat de lancer un appel aux professionnels du tourisme à défendre les intérêts des professionnels du secteur en collaboration avec le ministère de tutelle. Ce renouvellement des instances du syndicat survient à six mois de l'expiration de la durée de 3 ans. A une question relative à la nouvelle stratégie que développera le syndicat, M. Midoune a précisé que le SNAV continuera dans la même démarche développée avec l'ancien ministre du Tourisme, Smaïn Mimoune, sinon mieux, un ministre qui a été à l'écoute des professionnels du secteur dans le but d'améliorer la qualité du produit national dans tous ses segments. Ceci dit, le plan d'action du nouveau staff syndical sera plus dense du fait que, selon notre interlocuteur, «beaucoup reste à faire». Dans ce contexte, notre interlocuteur estime que le nombre d'agences de voyages en Algérie qui avoisine les 1.200, un nombre jugé excessif et pour preuve, il est équivalent à ceux du Maroc et de la Tunisie réunis. Cependant, même si l'Algérie possède de grandes potentialités touristiques et que le secteur est censé être celui qui peut engranger le plus possible de recettes en devises, force est de reconnaître que 60% des agences de voyages ne sont présentes qu'occasionnellement. A ce propos, notre source rappelle les dernières déclarations du secrétaire d'Etat au Tourisme : «Je ne favoriserai pas les agences spécialisées dans le hadj et la omra». M. Midoune a commenté cette réalité en estimant que ce sont de «véritables opportunistes», qui vont même jusqu'à recourir à des pratiques de rabattage par le biais d'imams ou de muezzins et d'agents à leurs services, des pratiques qui ont sali l'image de la profession au point où souvent «les agents de tourisme ont honte de dévoiler leur identité». Par conséquent, il est du devoir des véritables professionnels du secteur à ne pas laisser le terrain libre à ces opportunistes avec l'apport des pouvoirs publics qui devront assainir le secteur et poser des balises claires pour l'exercice de cette activité. Il illustre par des exemples édifiants et notamment à travers des publicités mensongères, comme un hébergement en face d'El haram, alors que cela n'existe point. En plus, plusieurs hadjs et de citoyens ont vécu de véritables arnaques et souvent des citoyens étaient désorientés à partir de leur départ jusqu'à leur séjour sur les lieux saints.
L'AGREMENT RENOUVELABLE, UN FACTEUR DEMOTIVANT
Concernant la plus importante inquiétude des voyagistes, à savoir les incidences de l'application depuis 2010 d'un décret stipulant le renouvellement des agréments tous les trois ans, le SNAV souhaite que le travail entrepris avec l'ancienne équipe ministérielle soit repris afin d'alléger cette procédure contraignante et s'imprégner d'autres expériences similaires comme au Canada où le renouvellement de l'agrément n'est qu'une simple formalité et s'effectue sur internet, trois mois avant l'expiration du délai imparti sans pénaliser le professionnel.
«Aujourd'hui, toutes les agences de voyages sont sursitaires et après juillet 2013, qu'allons-nous devenir '», s'interroge notre interlocuteur. Il précise, en outre, que dans le même temps, nombreuses sont les agences de voyages qui ont déposé leurs dossiers pour l'obtention de l'agrément et qui sont encore en stand-by».
En clair, les actuels voyagistes appréhendent leurs perspectives professionnelles et sont réticents à tout effort d'investissement, souligne notre source en raison d'un déficit communicationnel très pesant sur le secteur.
En conclusion, M. Midoune estime que cette question demeure le cheval de bataille du syndicat et que s'il y a un coup de balai à donner, il est du ressort du ministère du Tourisme. Il abondera dans ce sens pour souligner que cette situation opaque a engendré la location d'agréments à des bénéficiaires qui vont jusqu'à permettre à des personnes étrangères au secteur d'investir pour la simple et unique raison qu'ils sont porteurs de fonds. Ces derniers, sachant que le produit omra-hadj est juteux, s'intronisent en tant qu'agents de voyages alors que les véritables bénéficiaires deviennent de simples salariés en tant que directeurs techniques. S'agissant de la promotion de la destination Algérie, ce projet d'envergure concerne tout le monde car il ne s'agit pas de le confier aux seuls professionnels du secteur, certes obligés d'améliorer la qualité de la prestation, mais à toutes les représentations à l'étranger à commencer par les ambassades, les consulats et les compagnies aériennes. A ce titre, M. Midoune nous rappellera qu'un ambassadeur d'un pays voisin fait le tour des agences de voyages du pays où il est présent dans le seul but de promouvoir la destination de son pays. Par ailleurs, la destination Algérie demeure loin d'être compétitive au plan prix, et pour un Français qui veut séjourner en Algérie, le prix à payer est estimé à quelque 1.200 euros, avec 85 euros pour l'obtention du visa, considéré comme le plus cher au monde, à obtenir dans des conditions complexes, et 500 euros pour le voyage. Abordant la question sécuritaire au sud du pays, notamment dans les zones frontalières et les incidences sur le tourisme, notre interlocuteur estime que les opérateurs évoluant dans cette partie du pays ont les capacités de s'adapter à cette donnée et que le phénomène du terrorisme n'est pas un facteur de blocage et qu'il existe dans de nombreux pays. En Algérie, le tourisme d'affaires a détruit le tourisme réel et les hôtels affichent complet à longueur d'année et au même prix, alors que dans des conditions normales, les prix varient de la saison basse à la saison haute.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)