Algérie

Tourisme : L'activité hôtelière en berne



«Nous avons enregistré beaucoup d'annulations de réservations», indique-t-on à la réception du Timgad, l'ancien Café Riche, situé sur le boulevard Emir Abdelkader qui, en plus des nationaux, est également sollicité par les étrangers.Une baisse de fréquentation est confirmée par un hôtel comme le Montparnasse, où on estime même à 50% le manque à gagner durant cette période. «Nous sommes en basse saison, la période où habituellement nous travaillons peu, et c'est la raison pour laquelle les clients se font rares», explique une gérante de l'hôtel Obeid, un établissement relativement récent et qui représente pourtant la catégorie des hôtels qui restent accessibles aux petites bourses.
Même constat chez son voisin de l'hôtel Khalid, mais là les raisons évoquées sont d'ordre économique. «Nous subissons les contrecoups de la chute des prix du pétrole à partir de 2014, qui ont fortement ralenti l'activité commerciale en général et celle de l'hôtellerie en particulier», indique-t-on ici.
Les dernières vacances scolaires ont néanmoins permis de redresser légèrement la barre en attendant la haute saison. En dehors de la saison estivale, la fréquentation hôtelière se concentre logiquement sur les établissements de la ville, Oran ayant la réputation d'être un pôle économique important à l'échelle de la région. Ces dernières années, la ville a vu le nombre de ses infrastructures hôtelières exploser et beaucoup de projets sont en cours de réalisation. Cette embellie crée une situation de concurrence inédite.
La concurrence n'est pourtant pas le facteur essentiel avancé par M. Boudali de l'hôtel El Azhar, situé sur le boulevard Benzerdjeb. «Au début des années 2000, nous faisions un chiffre d'affaires très intéressant, mais aujourd'hui nous sommes à la limite du déficit», explique cet ancien du secteur du tourisme, qui a assisté à l'ouverture du célèbre complexe des Andalouses, à l'ouest d'Oran. «A l'époque, nous avions peu de structures d'hébergement, mais l'aspect qualitatif était indéniable, contrairement à aujourd'hui, où on frise la concurrence déloyale, avec des services qui ne répondent pas aux normes requises», explique-t-il.
La raison invoquée pour expliquer la baisse de fréquentation est pour le moins inattendue, elle est en rapport avec l'autoroute Est-Ouest. «En général, hors saison estivale, ceux qui fréquentent les hôtels de la ville viennent essentiellement pour régler des affaires, déposer ou prendre des marchandises, mais avec l'autoroute Est-Ouest, le gain de temps et le confort que celle-ci permet pousse les visiteurs à repartir le même jour, ou du moins à écourter leur séjour à Oran», explique-t-il.
Comme s'il s'agissait d'une exception qui confirme la règle, un des rares hôtels de catégorie supérieure, comme le Royal, affiche, lui, au contraire, une embellie. «Nous avons enregistré pour le mois de mars passé un chiffre d'affaires supérieur à celui du même mois de l'année dernière», affirme-t-on ici. Le secteur de l'hôtellerie mise sur l'organisation des Jeux méditerranéens prévus à Oran en 2021.
Alors que plus de 170 projets, répartis sur l'ensemble du territoire de la wilaya, dont l'agglomération d'Oran, sont prévus à la réception avant cette date, 14 parmi eux devront l'être avant la fin de l'année 2019.
Mais qu'en sera-t-il après ' L'organisation des jeux ne garantit pas un afflux de touristes continu au-delà de cette date, mais il reste l'espoir d'une redynamisation effective de l'activité économique et le développement d'un tourisme qui réponde aux attentes des clients autant nationaux qu'étrangers.


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