La région du Sud Ouest Algérien est une fraction du territoire composée de quatre sous ensembles :
Les Monts des Ksour,
La Saoura,
Le Gourara et Le Touat.
Une epaisseur historique, une continuité géographique, une singularité des paysages,une originalité architecturale et urbanistique, une homogénéité culturelle et une grande richesse patrimoniale sont autant detraits communs à ces contrées.
Milieu Naturel :
Au nord se dresse "l’Atlas Saharien" une chaîne de montagnes très anciennes travaillée par l’erosion, datant de l’Eocène et dont l’altitude ne dépasse pas 2000 mètres séparant les plaines steppiques des hauts plataux et le grand desert. Le milieu naturel s’étale ensuite suivant des paysages contrastés mais qui partagent une caractéristique commune l’aridité : les Hamadas, plateaux de dalles rocheuses, les regs vastes étendues de graviers et de cailloux et les ergs interminables successions de dunes de sables.Dans cet environnement immense et austère jaillissent, miraculeusement, un ensemble d’oasis tels des mirages où une verdure appaisante vient souligner la présence des points d’eaux salutaires. Ces derniers peuvent prendre une importance spectaculaire sous forme de lacs appellés aussi zones humides offrant un havre de paix et de repos à une flore et une faune insoupçonnés, notamment, des oiseaux migrateurs.
Histoire :
L’homme a peuplé cette région depuis l’aube de l’histoire. Une civilisation capsienne ( 7500 à 4000 av. J.- C ) est détéctée dans la region. L’art rupestre à travers les centaines de stations temoigne d’une activité anthropique artistique et culturelle appréciable. L’art rupestre, qui nous fait remonter encore plus loin dans l’histoire, jusqu’à environ 10.000 ans, nous révèle que cette région est l’un des premiers foyers de la civilisation de l’humanité. Des centaines de stations constituent l’un des plus grands musées en plein air. Les figures gravées sur la roche dans d’innombrables sites, révèlent que la région actuellement désertique bénéficiait il y a quelques centaines de siècles d’un climat humides d’une faune et d’une flore riche et variée. Aujourd’hui le paysage saharien de la région exerce une fascination tout aussi grande. Les berbères gétules peuplaient la région. Les uns vivaient alors du pastoralisme dans les hauts plateaux et les piemont, les autres s’étaient sédentarisés dans des sites favorables que sont les oasis : présence de l’eau et fertilité des terres noires du Pléistocène. Si le mode de vie des nomades impliquait un habitat leger et transportable "la tente", le mode d’habiter des sédentaires est totalement different.Il fait appel à une technique de construction en dur utilisant la pierre, la terre, et le palmier, produisant une forme d’habitat appelé "Ksour" pluriel de "Ksar", véritables villages fortifiés jouant le rôle de greniers-refuges, témoignage que la cohabitation entre les deux population était loin d’être pacifique. L’origine des Ksour remonte probablement au II ème et Ièr s. avant J-C. Depuis les ksour ont traversé les périodes de l’histoire y compris les différentes phases de colonisation sans grands bouleversements grâce à leur éloignement et à l’environnement inhospitalier.
Toutefois l’avènement de l’islam dans la région qui fût introduit surtout par le flux du commerce caravannier que par la conquête militaire a eu pour effet entre autres l’adoption de la mosquée comme élément dominant du Ksar et la propagation du phénomène confrérique des Zaouia
Fonction Commerciale et Culturelle :
Carrefour d’intenses échanges commerciaux entre le Maghreb et l’Afrique Sahélienne, la région du sud ouest algérien a vécu jusqu’à un passé récent au rythme du commerce caravanier. A côté de ce dynamisme commercial, foisonnait une vie culturelle et spirituelle intense. Les zaouïas, ces écoles coraniques dotées de bibliothèques privées ancestrales dont certaines sont toujours en activité à l’image de celle de Kenadsa, de Kounta ou de Tamentit témoignent de la vitalité de ces communautés.
Un Patrimoine Architectural Riche :
Entre les premiers ksour, dont les ruines restent encore visibles et les ksour qui ont survécus aux vissicitudes du temps, il y a indiscutablement une veritable immanence du passé. La configuration générale du ksar, le mode d’organisation de l’espace, les techniques et matériaux de construction utilisés, les fondements socio-économiques et les rapports au terroir sont autant d’indices qui temoignent de l’originalité et dela perrenité de ce patrimoine.
Un nombre incalculable de ksour, parsème ce vaste territoire formant un long chapelet qui s’égrène harmonieusement, le long des oueds, à la lisière de l’Erg et dans les contreforts des hamadas, au gré des points d’eau.
L’artisanat, la gastronomie locale, le folklore, le ski sur les dunes, les randonnées et bien d’autres curiosités sont autant d’attraction à découvrir dans un cadre naturel envoûtant. L’action pilote baptisée « la route des Ksour dans le Sud ouest algérien » propose la découverte de ces trésors suivant un itinéraire culturel et naturel riche et authentique.
Les Ksour du Sud Ouest Algérien : Véritables paradigmes de l’architecture vernaculaire, les ksour, ces villages fortifiés, dont certaines ruines remontent au 2ème siècle Avant J-C, ont réussi à traverser les ages malgré les vicissitudes du temps et malgré l’action destabilisatrice de l’homme moderne.
Aujourd’hui, Les ksour du Sud Ouest Algérien, se présentent sous forme d’une véritable trame de plusieurs centaines de villes et villages partageant des caractéristiques communes et se distinguant les uns des autres par quelques particularités : taille, topographie, nature du site, mode constructif, couleur, fonction économique, activités spirituelles et culturelles, etc.. dans la région des Monts des Ksour qui sépare les hautes plaines stéppique du Sahara, l’utilisation de la pierre est plus fréquente que dans les autres régions, parfois sans revêtement comme c’est le cas à Asla. Par contre à Tiout, Chellala et Boussemghoun les murs sont enduits d’un mortier de terre. Les ruelles sont plus large et ne sont que partiellement couvertes.
Plus au Sud, dans les région de la saoura du Touat et du Gourara, avec la réduction des précipitations et l’augmentation des températures, la brique de terre, "Toub", devient omniprésente, l’utilisation de la pierre se limite aux soubassements, sous forme de massifs rocheux oubien en pierre agglomérées avec de la terre argileuse. Les ruelles sont étroites et très tortueuses, couvertes sur de grandes portions pour garantir l’ombrage et la fraîcheur ; elles sont parfois creusées dans le grès, notamment lorsqu’il s’agit de village construit sur une hauteur ou sur la pente d’une butte rocheuse comme dans les Ksar de Taghit et Tamentit.Dans le cas des ksour construits sur des regs ou hamadas, site relativement plats, les ruelles sont rectilignes et se recoupent à angle droit
La couleur est un autre trait qui differencie certains ksour. Si dans la région de la Saoura la couleur dominante est le plus souvent chocolat clair, en passant par tous les tons allant du fauve au brun violacé ; par contre dans le Gourara c’est le rouge qui prévaut, au point ou "Timimoun", l’oasis principale de la région est désignée par le surnom "d’oasis Rouge".
La fonction religieuse et culturelle peut elle aussi démarquer un ksar. Kenadsa est connu pour sa zaouïa plusieurs fois centenaire ; et qui fût à l’origine de son développement spéctaculaire. Kerzaz, Tamentit sont aussi deux ksar dont les zaouïas bénéficient d’une renommée nationale.
Bibliographie CHALLAMEL, Les Oasis de l’Oued Rirh en 1856 et 1881, Paris, 1881.
KIVA, Une excursion dans les ksour du sud, 1883.
Eugène FROMENTIN " Sahara et Sahel. I : Un été dans le Sahara. II : Une année dans le Sahel " Paris, E. Plon et Cie, Imprimeurs-Editeur, 1887.
FALLOIS E. de Femmes du Sud. Les femmes du Sahara. 1892
FLAMAND G.-B.M. de l’Oranie au Gourara, Notes de Voyages. Paris, A. Challame, et Alger-Mustapha, Giralt, 1898.
GAUTIER E.-F. Gravures rupestres sud-oranaises et (...)
Les Ksour du Sud Ouest Algérien
Architecture de Terre
Architourisme
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Posté Le : 15/08/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.algeria.strabon.org