Tourisme en Algérie : en attente d'une réelle volonté politique !

Le secteur du tourisme a généré une recette de 165 millions de dollars en 2019."Le tourisme dans les régions frontalières et son rôle dans la consolidation des coopérations territoriale et internationale", tel est l'intitulé du séminaire national organisé, hier, par l'université de Tamanrasset à travers l'application de communication virtuelle Zoom. Près d'une centaine d'interventions thématiques ont ainsi été validées par le comité d'organisation de cette manifestation scientifique qui a enregistré la participation des universités et centres universitaires de 38 wilayas du pays. Organisé à l'initiative de l'équipe de recherche entrepreneuriale et de la stratégie de développement des petites et moyennes entreprises de l'université de Tamanrasset, en collaboration avec trois laboratoires de recherche, dont celui des défis de l'investissement et de développement durable dans les zones frontalières, le séminaire se propose ainsi de fournir des solutions opérationnelles et des recommandations pratiques pour sortir ce secteur stratégique des abîmes dans lesquels il s'est engouffré depuis des lustres.
D'emblée, le président du comité scientifique du colloque, Sayfeddine Telli, a insisté sur la contribution que devrait apporter cette manifestation au secteur touristique et les différents mécanismes à développer pour le promouvoir, afin d'asseoir notre économie sur des assises solides, et du coup, se départir du concept conventionnel de l'économie de la rente. D'où la nécessité de développer une véritable industrie touristique en valorisant les potentialités naturelles, culturelles, religieuses et sociales dont dispose notre pays.
D'après l'intervenant, le secteur du tourisme a généré une recette de 165 millions de dollars en 2019, où l'on a enregistré un flux touristique de plus de 260 000 touristes, entre nationaux et étrangers. De son côté, Ahmad Edabir, président du séminaire, est revenu sur l'importance de cette manifestation dans la consolidation des relations internationales et territoriales, notamment avec les pays du voisinage. La rencontre se veut ainsi une invitation aux académiciens qui sont appelés à étudier toutes les alternatives possibles pour promouvoir ce secteur stratégique. Même son de cloche chez le président du comité d'organisation, Mohammed Maâtalah, qui a, à son tour, passé en revue les potentialités consolidant l'optique de développer une industrie touristique à l'aide des approches et réflexions scientifiques basées sur des coopérations transfrontalières renforcées.
Le représentant de la Direction locale du tourisme et de l'artisanat, Abdelouahab Marmari, a, pour sa part, mis l'accent sur l'importance d'associer les populations locales dans la mise en place des plans touristiques, à l'effet d'aboutir sur une gestion participative de ce secteur tributaire d'une sérieuse politique d'investissement devant être recentrée sur les différentes infrastructures de base et sur l'approche contemporaine de la gestion touristique, notamment dans les régions sahariennes. Dans le même sillage, le chef du département patrimoine environnemental et culturel auprès de l'Office du parc national et culturel de l'Ahaggar, Mohamed Belghoul, a fait voyager les présents dans l'histoire de Tamanrasset où il a mis en exergue les richesses patrimoniales de cette région millénaire.
L'orateur a axé son intervention sur les particularités touristiques permettant de hisser cette wilaya au rang des grandes destinations internationales. Le séminaire, qui s'achèvera aujourd'hui, dimanche, a été une occasion pour exposer des modèles de gestion touristique et des expériences de plusieurs pays qui ont fait de ce secteur une priorité, eu égard à sa contribution non négligeable aux produits nationaux et intérieurs bruts. L'accompagnement des investisseurs et des projets porteurs de richesses a été évoqué par le représentant de l'Agence nationale d'assistance et de développement de l'entrepreneuriat à Tamanrasset, Khaled Belaouar.
Ce dernier a fait part des procédures appliquées dans le cadre du soutien à l'emploi des jeunes et des orientations des projets vers les créneaux prometteurs dont celui du tourisme et de l'artisanat. En somme, les participants à cette première journée du colloque étaient unanimes à préconiser des mécanismes en mesure de sortir le secteur du tourisme de son cadre théorique et des ambiances feutrées pour le booster et le préparer à un sérieux décollage. Ce faisant, on a recommandé une réelle volonté politique et l'adhésion des centres de décision à cette stratégie plus qu'impérative.


R. Ighil