Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud a mis en avant, l'impératif de concrétiser les recommandations des Assises nationales du Tourisme dans le Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) à l'horizon 2030 afin de relancer ce secteur. Intervenant à la clôture des Assises nationales du tourisme, M. Benmessaoud a affirmé que "les conclusions des ateliers constitueront une base devant sous-tendre le programme de redressement du secteur de manière à nous permettre d'etre au diapason des nouveautés à l'échelle nationale et de s'intégrer dans les tendances actuelles et futures des marchés du tourisme". Il a précisé que les quatre ateliers sur "l'examen des moyens de relance du tourisme en Algérie ", "la mise en place d'un management touristique", "la gouvernance des destinations" et "les défis du développement touristique à l'horizon 2030", ont abouti essentiellement à l'obligation d'?uvrer à "la consécration et la concrétisation du principe du développement touristique dans toutes les régions dans le cadre de la politique de décentralisation adoptée par le gouvernement".Le ministre a prôné, à ce propos, "le passage à une approche de travail axée sur l'encouragement des destinations locales complémentaires et cohérentes, la structuration des projets touristiques en fonction de la demande et de la concurrence externe".
Il a plaidé, également, pour "la redynamisation du role des associations représentantes des acteurs touristiques pour en faire un partenaire actif dans le processus de développement du tourisme".
Outre la nécessité d'actualiser les systèmes et réglementations régissant l'activité touristique pour son adaptation aux exigences de la prochaine étape", le ministre a souligné "l'impérative mise en place d'un mécanisme local pour la supervision et le suivi de l'application des programmes du développement touristique local en coordination avec le secteur du tourisme".
Par ailleurs, le ministre a appelé à "la mise en place d'un cadre incitatif permanent pour favoriser le professionnalisme au niveau de tous les maillons de la chaîne", mettant en exergue "les plus importantes réalisations accomplies dans le cadre de la concrétisation du SDAT entre autres, le traitement du déficit en matière de capacité d'hébergement".
L'évaluation du SDAT a révélé "une série de lacunes et de dysfonctionnements en matière de communication, de promotion et de marketing et une absence relative d'alliances entre opérateurs pour faire face à la concurrence extérieure", a expliqué M. Benmessaoud, ajoutant que son secteur s'attèlera, dans ce cadre, à "l'élaboration d'un plan d'action d'urgence pour corriger ces dysfonctionnements et pallier les lacunes". Dans le même sillage, le ministre a appelé tout un chacun à "contribuer à un décollage réel et qualitatif du tourisme à la lumière des conditions favorables réunies après le rétablissement de la sécurité et de la stabilité". Soulignant que le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était "un solide tremplin pour la relance touristique dans ces conditions propices", le ministre a mis en avant l'importance de la conjugaison des efforts pour aplanir les obstacles, de la promotion de la culture du tourisme et de l'esprit d'initiative et d'innovation pour un essor du tourisme à l'intérieur et l'extérieur du pays".
Au terme de ces assises, les participants ont adressé un message au président de la République, dans lequel ils lui témoignent "leurs remerciements et leur reconnaissance pour tout l'intérêt accordé à la relance du secteur du tourisme et de l'artisanat tout au long des deux dernières décennies, et le placement de ce secteur au c?ur de la stratégie de diversification de l'économie nationale afin de s'affranchir graduellement de la dépendance aux hydrocarbures".
Gestion et organisation
Des mesures de gestion et d'organisation ont été préconisées, à travers les recommandations qui ont été formulées par les participants aux 3e Assises nationales du tourisme afin de booster la dynamique de relance de ce secteur. Au terme des travaux de ces assises, les participants ont préconisé notamment la réactivation du Fonds de promotion touristique, ainsi que la dotation des directions du tourisme et de l'artisanat au niveau local, de moyens nécessaires pour le développement d'actions de promotion de ce secteur. Ils ont également recommandé d'engager des actions de communication et d'information visant à "améliorer l'attractivité des destinations nationales et locales à travers un plan communication selon les normes et techniques modernes".
Pour un rôle "plus conforme aux exigences de la compétition internationale", il a été recommandé de redéfinir le rôle de l'Office national du tourisme et le doter en "moyens financiers et en compétences appropriés", ainsi que le redéploiement des missions de l'Office national algérien du tourisme de sorte à ce qu'il soit "plus agressif" au plan commercial.
La redynamisation du rôle du mouvement associatif, ainsi que l'implication des professionnels et du citoyen dans le développement et la protection des ressources touristiques locales, ont été également soulignées, de même que le renforcement stratégique du partenariat public-privé dans les activités touristiques.
Cette rencontre a été, en outre, sanctionnée par l'adoption de recommandations inhérentes à la création d'une "marque Algérie" qui sera déclinée au niveau local, l'intégration des critères de durabilité s'agissant des destinations nationales et régionales, la réalisation d'études de marchés sur l'offre et la demande, ainsi que la restructuration des projets touristiques en rapport avec les spécificités locales et la nature de la demande. Les animateurs de ces assises ont, d'autre part, appelé à la modernisation et la spécialisation des formations dans les métiers du tourisme et de l'artisanat, à l'instar du management touristique, ainsi que le renforcement de la coopération entre les établissements nationaux de formation et les grandes écoles internationales. Les participants à ces assises ont, par ailleurs, préconisé le passage du concept de zones d'expansion touristiques (ZET) à celui de "destination territoriale", de même que la valorisation du potentiel touristique de chaque territoire en le traduisant en "produit touristique labellisé", tout en privilégiant "les produits éco-touristiques et éco-responsables".
L'intégration des activités liées au thermalisme et au tourisme culturel a également été évoquée à la clôture de cette rencontre, au même titre que le recours aux nouvelles technologies pour encourager l'essor de ce secteur, à l'instar de la généralisation de l'"E-payement". S'agissant de l'investissement étranger, les recommandations ont suggéré de donner "plus de visibilité" à cet aspect, tout en insistant sur la facilitation des procédures, à travers des "fiscalités encourageantes".
Les participants ont appelé, par la même occasion, à la diversification du partenariat étranger afin de bénéficier de l'expertise internationale dans la gestion de ce secteur qui représente pour l'Algérie "une des meilleures alternatives à la dépendance énergétique".
Augmentation de 25% du nombre de vacanciers étrangers en Algérie
Les potentialités économiques recélées par le secteur touristique en Algérie ont tardé à être exploitées, en dépit des opportunités qu'elles procurent sur le plan financier, qu'en matière d'offre d'emplois, en particulier.
Prenant part, mardi, à l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, le directeur général du tourisme, Zoubir Mohamed Sofiane, signale que des assises réunies actuellement à Alger, planchent sur les moyens de relancer ce secteur, notamment en matière d'offres touristiques et de destinations durables. Il indique à ce propos que le Schéma d'aménagement touristique, pensé au départ comme instrument d'aménagement, est en train d'être transformé en un outil de promotion et de développement, en prenant en compte les questions d'ajustement et d'aménagement.
Selon le représentant du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, la stratégie de relance engagée, depuis 2008, s'est traduite par des effets positifs. Il en veut pour preuve les quelque 900 projets agréés à ce jour ainsi que l'augmentation de plus de 25% du nombre de touristes étrangers à avoir visité le pays.
Pour appuyer ses dires, M. Mohamed Sofiane croit utile de signaler qu'une revue spécialisée en matière touristique a placé l'Algérie parmi les trois destinations les plus prisées par les vacanciers.
Ce dernier tient, en outre, à préciser que l'attrait des touristes pour un pays déterminé et en dehors des infrastructures de qualité, repose sur un certain nombre de facteurs parmi lesquels il met en avant la qualité de service ainsi que le coût attractif des prestations fournies. Pour booster le secteur touristique, dont il est rappelé qu'il a contribué, en 2017, à plus de 15% du PIB de la Tunisie, de 11% de celui du Maroc et de seulement 1,5% de l'Algérie, l'intervenant croit utile d'annoncer que celui-ci a été déclaré prioritaire par le gouvernement, qui lui a réservé des enveloppes financières conséquentes à cet effet.
Concrètement, relève M. Mohamed Sofiane, l'intérêt désormais accordé à cette activité, a fait passer le nombre de projets consacrés à l'activité touristique de 300 à 2.210, se traduisant, dit-il, de 100 à 120 établissements hôteliers livrés chaque année.
Posté Le : 24/01/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamid B
Source : www.lemaghrebdz.com